On ne présente plus ce, film. Grand prix à Cannes en 2017, ce film a fait parler de lui. Je dois vous avouer, qu’en découvrant le synopsis, ma quiétude pour les deux heures et demi à suivre était entamé. J’y voyais un certain voyeurisme, et je craignais une angélisation d’Act-up. Ce ne fût pas le cas. Excellente prestation de Nahul Perez Biscayart -qui a confirmé son talent dans Au Revoir là Haut-. Enfin, le retour du cinéma aux phrases fines, et au sens lourd. A l’époque, les dialogues d’un film étaient le pilier du film, comme Louis Jouvet l’exprima au sujet du théâtre : « le pilier de l’oeuvre dramatique c’est le texte ». Depuis la Nouvelle Vague, mais de manière chronique jusqu’à nos jours les cinéastes s’axent davantage sur les effets spéciaux, l’esthétique, l’originalité des scénarios, et néglige parfois le propos. Cela peut aboutir sur des chefs d’oeuvres, ou sur des Star Wars… En sortant de la salle, personnellement je n’étais pas en pleure, car comme nous avait prévenu Fassbinder le meilleur moyen pour poser une réflexion aux spectateurs en sortant d’une salle, est de ne pas reproduire la catharsis d’Aristote à l’écran. Si on montre explicitement le violent, le spectateur va se purger et ne plus le reproduire. A l’inverse si on le montre implicitement cette violence, par le biais de douces scènes, en sortant, la réflexion se crée. C’est chose faite.