127 Heures par SuperTAZE

La petite Sofia Coppola vient de nous pondre 1H30 d'ennui absolu en filmant la vie qui passe, Danny Boyle réussit lui l'exploit de rendre dynamique un film où 75% de l'action concerne un type immobilisé avec un bras sous un rocher.
Faut avouer, le concept de base du film a de quoi laisser songeur : comment raconter l'histoire d'un mec qui passe 127 heures coincé sous un gros caillou ? Comment, surtout, le faire sans que tous les spectateurs ne s'endorment au bout de 12 minutes ? & bien il suffisait de faire un grand film, tout simplement.

Première chose : mention énorme à James Franco. Sa performance a quelque chose de spécial, au croisement de Tom Hanks (Seul au monde) & de Daniel Day-Lewis (There will be blood). Forcément, un tel film ne pouvait reposer que sur les épaules d'une immense prestation. & c'est réussi ! Chapeau bas, l'artiste.

Ensuite, il faut admettre que le scénario est bien foutu. Pas évident de nous tenir en haleine alors qu'il ne se passe rien (il est coincé sous son rocher au bout d'un gros 1/4 d'heure & s'en dépêtre à peine 5 minutes avant la fin) & qu'on connaît tous la fin (il survit en s'amputant tout seul de son bras) En plus je ne spoile même pas c'est dans le synopsis.
En posant sa petite histoire comme il faut, en incrustant des flashbacks bien sentis, en utilisant le caméscope du héros pour agrandir son univers & ses crises de folie pour créer de l'action, le film réussit à être captivant.

Le morceau de bravoure, c'est bien entendu le moment tant attendu où il s'ampute de son bras tout seul. Comment va-t-il procéder ? Quand va-t-il le faire ? Là dessus je vous laisse le plaisir de le découvrir.
Par contre la scène est moche. Plus que l'arrachage des chairs, c'est d'ailleurs le moment où il se fracture les os qui est à mon sens insoutenable. Anecdote, d'ailleurs, l'un des spectateurs de ma séance s'est évanoui à ce moment. J'avoue, ça casse un peu l'ambiance voulue.... ^^

Seul bémol, certains partis-pris de Danny Boyle sont parfois gonflants. La caméra hyperactive, les effets stroboscopiques version clip à outrance. Tout ça est à mon sens un peu too much & nuit au résultat final. Heureusement sans réussir à le gâcher.

Dernier détail, même si on le sait depuis John Wayne, le Colorado & l'Utah, ça a tout de même salement de la gueule.

Un film à voir. :)