Un film sympathique qui ne mérite pourtant pas autant d'attention.

C’est terrible, j’ai l’impression que ma note ne vaut que pour le sujet abordé malgré les défauts du film. Et pourtant, impossible pour moi de la baisser.
En effet, bien que friande du thème de la condition des noirs aux Etats-Unis (merci les cours de littérature américaine), je dois dire que le film m’a pourtant laissé plus froide que ce à quoi je m’attendais.

Commençons tout d’abord par les qualités. Steve McQueen nous offre ici une belle image, le tout accompagné d’une musique que, personnellement, j’ai adoré. Là où beaucoup la qualifie de tire-larme (moi pas comprendre), je l’ai au contraire trouvé très douce et jamais omniprésente. Elle accompagne (à merveille) le film par petite touche sans en faire trop et reste discrète tout du long.

D’autre part de nombreux plans m’ont semblé très beaux, et j’ai particulièrement apprécié la façon qu’avait le film de montrer la violence tout en semblant la cacher, sans aucun effet réellement sanglant, les blessures infligées par les différentes tortures telles que les coups de fouet n’étant, pour la plupart, montrées qu’après coup.

Il faut néanmoins avouer que les deux plans fixes de cinq minutes m’ont passablement gonflée, leur longueur n’étant franchement pas indispensable au propos du film à mon sens.

Autre gros point positif, l’ambivalence des personnages. Du maître au bon fond mais esclavagiste tout de même à la relation ambigu de Patsey avec son maître, il est difficile d’adorer ou de détester vraiment un personnage. Même Fassbender, interprétant pourtant un personnage exécrable au possible, ne m’a pas semblé si haïssable que ça.

Ce manque d’émotion marquée pour le spectateur est aussi pourtant un des points faibles du film en ce qui concerne son personnage principal. Si Chiwetel Ejiofor a un jeu tout à fait correct, il peine à vraiment émouvoir. Bien sûr, on ne peut s’empêcher d’éprouver de l’empathie pour le personnage que la vie n’a pas épargné. Pourtant, le tout manque cruellement d’émotion (la seule scène où j’ai réellement eu la gorge serrée étant la scène du fouet), ce qui est un comble pour un tel sujet, et me laisse un certain goût amer dans la bouche, surtout lorsque l'on sait les nombreuses nominations que le film a reçue (qui me semble par conséquent très exagérées) .

Enfin j’ajouterais que, comme pour son copain Django, les cinq minutes de fins m’ont parues tout à fait inutiles. En plus de n’être placées ici que pour nous tirer (sans succès) des larmes, elles appuient un défaut de temporalité mal géré dans le film selon moi puisque la réalisation nous donne l’impression d’avoir suivi le personnage de Salomon quelques mois voire deux ans tout au plus.

Ps1 : Suite à ma critique, je me demande si je ne vais tout de même pas lui coller un 6 (Enorah ou le talent d’auto persuasion…).

Ps2 : Non finalement, je crois que je n’aime pas Chiwetel Ejiofor, ne serait-ce que pour ses fossettes de fou que j’aimerais bien avoir…Tocard va !
Enorah
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Accro au ciné? Moi? Jamais! : Edition 2014 (liste abandonnée)

Créée

le 1 févr. 2014

Critique lue 401 fois

5 j'aime

2 commentaires

Enorah

Écrit par

Critique lue 401 fois

5
2

D'autres avis sur 12 Years a Slave

12 Years a Slave
Eren
4

Kid...napping !

L'académisme apparent de ce film est une énigme et une évidence à la fois. McQueen accouche d'une mise en scène aussi louable que discutable. Il déploie également un casting palliant le masque de ses...

Par

le 20 févr. 2014

81 j'aime

13

12 Years a Slave
guyness
4

Soupires en pire

A l’angle de la Canebière et de la rue Vincent Scotto (qui donne sur Belsunce), au numéro 37, trône les lettres fluos du cinéma "Variétés". Le patron du cinéma traine une réputation peu reluisante...

le 16 févr. 2014

79 j'aime

59

12 Years a Slave
Hypérion
4

L'argument "Based on a true story" ça ne suffit pas.

Quoique @Before-Sunrise aie d'ors et déjà dit l'essentiel de ce que j'aurais pu gribouiller sur 12 years a slave, je vais me fendre de quelques lignes parce que bon, un oscar de meilleur film pour...

le 3 mars 2014

77 j'aime

20

Du même critique

Et soudain tout change
Enorah
6

Critique de Et soudain tout change par Enorah

Ayant été conquise par les deux premiers tomes de la "trilogie" de Gilles Legardinier, Demain j'arrête! et Complètement cramé! je partais donc confiante pour ce troisième volume, qui nous conte cette...

le 28 déc. 2013

7 j'aime

1

Equilibrium
Enorah
4

Critique de Equilibrium par Enorah

Je suis une grande fan de science-fiction et plutôt bon public en général. Autant dire qu’avec le pitch d’Equilibrium, je partais déjà vendue. Et pourtant…faudrait quand même pas m’appeler...

le 24 janv. 2014

7 j'aime

4

Le Graal
Enorah
8

Critique de Le Graal par Enorah

Bien que le timbre de voix de Benoit Poher m'ait immédiatement ramené en adolescence, le virage que semble avoir pris le groupe est plus qu'appréciable. On ne trouvera ici ni paroles profondes ni...

le 12 févr. 2014

5 j'aime

2