En voulant pondre un grand film sur l'esclavage, Steve macQueen se perd dans les méandres de sa mise en scène pour ne donner naissance qu'à une oeuvre plate bien que parfois remuante.
Quand on veut faire un film de plus de deux heures (ce qu'on pourrait appeler une fresque), il faut en avoir les moyens scénaristique. Malheureusement, durant tout le film, macQueen ne va faire qu'empiler scène sur scène.
Très démonstratif dans sa dénonciation des pratiques de l'esclavage, chaque scène se veut être une scène choc qui devra interpeler le spectateur. Elles sont tellement bien délimitées qu'on pourrait leur donner des noms : La scène de la vente, celle de la pendaison, celle des madeleines, celle du fouet...
Il n'y a pas à dire, de ce côté là, ça marche plutôt bien. J'étais franchement pas bien durant la scène de "pendaison" (comprendront ce qui auront vu le film). Mais, avec tout ça, on oublie de mettre un fil rouge, ou un truc qui ferait qu'on s’intéresserait à l'histoire dans sa globalité.
Nos sentiments ne vont jamais envers le personnage principal qu'on perd finalement rapidement de vue car ça pourrait très bien être lui ou un autre dans chaque saynette. L'acteur principal se fait d'ailleurs très souvent éclipser par les seconds rôles (Paul Dano, Michael Fassbender, Brad Pitt ...) qui se succèdent à toute vitesse (encore une fois, sans recherche de vraie cohérence du tout).
Cet effet découpé, joue aussi sur la durée. Alors que le mec est esclave durant 12 ans, on a l'impression que ça dure à peine deux mois (à part, la présence des enfants à la fin).
Niveau mise en scène, c'est assez basique, on notera le bon trucs de macQueen pour toucher le spectateur. pas besoin de "sortir les violons", le personnage s'en occupe car il en joue lui même.
On peut quand même noter la musique étrange de Zimmer entre l'adagio de Murphy pour Sunshine et le Booooiiinng d'inception (surprenante mais plutôt réussie).
Pas déplaisant, ça aura surement l'oscar, mais ça n'a rien d'extraordinaire non plus.