Il y a des films comme ça où les gens te disent "Regarde le, c'est un beau film, c'est triste et c'est une histoire vrai en plus." Mais "beau" ne signifie pas "bon", 12 Years of Slave retrace une période de l'histoire importante sur l'esclavage, c'est beau sur le papier mais le film en lui-même c'est tout autre chose.
Passer après un certain Django Unchained n'aide pas trop non plus, Tarantino a su traiter le thème de l'esclavage de manière plus originale, pour en faire un film drôle, fun, qui déboîte et surtout plus nuancé. L'esclavage selon Steve McQueen, c'est tout de suite plus sobre, plus classique, lourd.
"Run, Nigger, Run" chante l'enfoiré de négrier avant d'envoyer ses "domestiques" dans les champs de cotons ou de je ne sais pas quoi. "Run, Nigger, Run" sur l'affiche, or Nigger court mais tourne en rond. Pendant ces deux longues heures, il ne se passe quasiment rien, on observe la déchéance de ce gentil-homme, de beaux paysages, des scènes dures et réalistes... et c'est chiant. On sait que l'esclavage c'était affreux - à part pour les sadomasochistes qui kiffaient grave prendre des coups de fouets - et ce n'est pas la peine de nous infliger un autre film moralisateur hyper lourd pour nous dire que nous sommes tous égaux. "Run, Nigger, Run" mais à vrai dire, nous faisons surtout de sur-place.
C'est d'autant plus triste, que le film est bien réalisé, les acteurs convaincants, et la première partie est correcte. Comment en arriver là, voir la décadence fulgurante d'un homme respectable, est si intéressant et tomber aussi vite dans la banalité... Un court-métrage ou un documentaire aurait suffit. On souffre vraiment pendant ces 2h15, on ne cesse de regarder sa montre exaspéré car il ne se passe rien. Des noirs martyrs, des blancs méchants, sauf certains pour avoir bien évidemment assurer une certaine chute banale, une chute qu'on espérait de style "grosse claque" mais non. Ajoutez à ça une musique de Hans Zimmer aussi subtile et raffiné qu'un plat de lasagnes Top Budget, avec de la grosse musique extrêmement lourde.
L'esclavage c'est mal, nous sommes tous égaux, merci Steve. Mais "Run, Nigger, Run" et ne me fait plus jamais de films comme ça s'il te plait.