J'ai toujours un peu peur avec les films grand public sur le racisme - ici l'esclavagisme des afro-américains au temps des colonies et des champs de coton - comme 12 Years a Slave...
Un peu peur que l'on tombe encore dans un manichéisme certain, ou dans un trop plein de bons sentiments larmoyants... Mais que nenni ! Steve Mc Queen - non, pas l'acteur - évite avec brio les principaux écueils se dressant sur son chemin.
Son film devient très vite captivant, extrêmement dur aussi, intéressant sur le fond, et jamais moralisateur. Seules quelques longueurs - au début du film notamment - et des dialogues pas toujours extraordinaires
dont la tirade pro-catholique du personnage incarné par Brad Pitt
viennent un peu ternir le tableau.
Parce que d'un point de vue visuel, ce film est magnifique, et la photographie somptueuse.
Et que dire de la distribution ? Ben, qu'ils sont formidables : Chiwetel Ejiofor est la grande révélation du film, il est tout simplement incroyable de justesse. Quant à Michael Fassbender, difficile de faire mieux en matière d'antipathie - il est tout simplement diabolique !
Le scénario tiré du récit de la vie de Solomon Northup est passionnant, même si le dénouement m'a un peu laissé sur ma faim. Mais 12 Years a Slave est un long-métrage qui mérite amplement les récompenses et les éloges qu'il a reçus, et dont on ne sort pas indemne.