"12 years a slave", ou le récit touchant de la vie de Solomon Northup, victime de la traite des noirs. Raconter une histoire comme celle-ci est une aventure complexe et risquée, car le but est de transmettre la détresse de Solomon, enlevé et expédié loin de sa famille pour travailler dans les champs. Ce film retranscrit avec brio la vie des esclaves dans les exploitations, et souvent de manière crue (les coups de fouet sont au rendez-vous et révèlent la cruauté des négriers). Chiwetel Ejiofor (l'acteur de Solomon Northup) remplit pleinement son contrat, en nous transmettant le désespoir du personnage. Il transporte le film dans une autre dimension, et on ressent souvent de l'empathie pour les noirs victimes (de manière catégorique) de la cupidité et de l'indifférence des blancs. Du côté sonore, rien à dire : les musiques sont touchantes, et elles jouent un rôle prédominant dans certaines scènes. Le scénario (tiré d'une histoire vraie) est bien ficelé, rien à dire de ce côté non plus. Je pourrais m'arrêter là en affirmant que "12 years a slave" est un très bon film, qui nous permet d'avoir un aperçu (ce serait réducteur de prendre le cas de Solomon Northup comme un cas général) de l'horreur de la traite négrière. Pourtant, ce texte revêt un aspect philosophique et soulève une question fondamentale : comment une telle chose a été possible ? Car en plus de nous offrir un spectacle plaisant et touchant, ce film nous fait réfléchir et va jusqu'à remettre en cause notre jugement sur l'Homme. Certaines scènes sont insoutenables, elles alertent le spectateur de la condition des esclaves lors de la période de la traite. On note l'apport du personnage de Patsey, une jeune dont les rendements écrasent ceux des autres noirs. Au-delà de la tristesse provoquée par l'esclavage, une question survient : comment les blancs pouvaient-ils prendre conscience de leur faute incroyable ? Comment, en naissant et en grandissant dans un milieu dominé par les blancs, pouvaient-ils avoir de l'estime pour une race jugée inférieure par la société ? A méditer.

Créée

le 4 juin 2016

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