Cela fait déjà quelques mois que j'ai vu ce film, le voyant premier du Top 111 de SC. Grosse curiosité donc, même si je me disais que ça allait être ennuyeux à mourir. Parce qu'un film en huis clos sur une affaire judiciaire, ce n'est pas vraiment ce qui me botterait en temps normal !


Film lancé, je me pose en temps que jury pour lui, prêt à être déçu et à l'envoyer au trou des œuvres surestimées...


Douze hommes doivent décider du destin d'un jeune garçon comparaissant pour meurtre. Isolés dans une arrière salle du palais de justice, ils délibèrent. Leur décision semble prise depuis très longtemps, vu les éléments accablants du procès. Mais l'un d'entre eux a de sérieux doutes, et va tenter de convaincre les onze autres.


Douze hommes fortement travaillés : chacun ayant sa personnalité. Il y en a des calmes, des moins calmes, des butés, d'autres moins arrêtés sur leurs idées. Tous ont leur temps de parole, si bien que l'on se rend compte au fur et à mesure que ce n'est pas un film sur l'affaire, qui est très secondaire, mais bien sur ces hommes qui doivent prendre une décision dans un climat de tension et de désaccord. D'où le titre. Rien de bien étonnant, en fait...
Les personnalités diamétralement opposées qui nous sont montrées vont au fur et à mesure s'entrechoquer, se déchirer, puis au fur et à mesure arriver à une harmonie dans leurs idées. Et c'est très beau à voir, le tout servi avec une bonne platée de dialogues ciselés et extrêmement bien écrits. Combien de fois on se dit "Woaw, ce que cette réplique était bien trouvée !". Ce qui fait que l'on a une progression extrêmement naturelle, et qu'à aucun moment on ne se dit que le revirement d'un des jurys est totalement sorti de nul part et tiré par les cheveux. On présenterait les choses comme un documentaire sur une réelle délibération que l'on y croirait sans sourciller.


L'aspect huis-clos rend le tout extrêmement oppressant : on se demande quelle serait leur prochaine décision, que vont-ils faire, qui va flancher ensuite, est-ce que la justice va finalement l'emporter? Car c'est bien une question de justice dans le bon sens le plus total et non de droit pénal. Ce qui retire un aspect un peu rébarbatif à la chose.


Un contre-coup par contre est que le film ne brille pas vraiment par sa mise en scène, le tout restant extrêmement simple, mais efficace, et c'est là l'essentiel. Aucun mouvement de caméra audacieux, mais une caméra dynamique et oppressante lourde de sens.


Verdict ? Ce film n'est pas allé au trou des films surestimés, mais bien au panthéon de ceux que j'estime le plus.

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le 17 oct. 2014

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Alearch

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