"Douze hommes en colère", film datant tout de même de la fin des années 50, révéla le grand sage qu'est Henry Fonda au grand public, rien que ça.

Comprenons le succès de ce long-métrage : on enferme ici douze hommes dans une pièce minuscule, équipée seulement d'une salle d'eau & d'un ventilateur ; la chaleur est étouffante, & le stress peut être lu sur chaque visage. En effet, ces douze hommes font part entière du jury qui doit débattre & délibérer sur la culpabilité, & donc la vie d'un homme.
Au bout de quelques minutes, un premier vote : tous votent coupable, l'unanimité semble établie lorsqu'on arrive au onzième vote : ce cher Henry Fonda réfute. Puis s'ensuivent une série de répliques cinglantes, de remises en question, de doutes, de changements d'opinions, d'emportements, etc. Jusqu'à la délibération finale..

"Douze hommes en colère" est l'un des films les mieux maîtrisés dans son genre : avec très peu de moyens, & des acteurs à l'époque moyennement connus, le réalisateur a su montrer tout son art. La caméra est parfaitement guidée, de très bons plans-séquences sont à remarquer : la sensation, au long du film, d'un rapprochement, d'un resserrement, d'une oppression est belle & bien présente ; on constate du pur génie là-dedans, car cette sensation se fait presque naturellement (caméra qui s'approche de plus en plus près des visages, expressions faciales beaucoup plus visibles, de moins en moins de global, vers plus d'individuel, etc.). Le malaise est omniprésent : la transpiration, due à la chaleur, au stress, à l'énervement ; l'angoisse (Lee J. Cobb, qui "va tuer" Henry Fonda, ou bien lorsqu'il fond en larmes à la toute fin du film).

Enfin, ce film n'a pas pris une ride, & s'inscrit dans la série des films réalistes, sans artifice. Il remet aussi en cause le système judiciaire de l'époque (avocats commis d'office, manque de preuves, absence des analyses ADN, discordances des faits basés uniquement sur des témoignages sensitifs, etc.), & c'est, selon moi, une des grandes entreprises réussies du cinéma américain.
Satané
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le 10 sept. 2011

Modifiée

le 17 août 2012

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Satané

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