Miike livre un passionnant et maîtrisé remake !
Après un Yatterman qui cartonna au box office Japonais, mais qui était surtout un film insupportable, après un Crows Zéro 2 copié collé du premier opus et un Zebraman 2 descendu par les critiques mais franchement pas si mauvais que ça, Miike Takashi revient en 2010 avec 13 Assassins, remake du film de Kudo Eiichi de 1963, mettant critique et public d’accord. Son film est un GRAND film. Si l’original est à présent un film culte, aucun doute que le remake de Miike le deviendra lui aussi à l’avenir. Aidé par un budget plutôt confortable de 20 millions de dollars, Miike dirige son film avec assurance, sérieux, en prenant le temps de bien poser ses 13 personnages principaux, et bien entendu, le grand méchant de l’histoire. L’histoire n’aura bien évidemment rien de vraiment original, reprenant l’histoire du film original.
La longue première partie nous permet de nous attacher à ces personnages, à les détester pour certains, et Miike, outre le fait de soigner sa mise en scène, réussi à poser son ambiance et à rendre son film attachant, et encore mieux, prenant et réellement sombre, là où Zebraman 2 était parfois trop délirant pour que son côté sombre et sérieux soit vraiment une réussite. Ici, aucun doute, il y parvient, en mettant son talent au service de l’histoire et de ses personnages, et non l’inverse. Arrive alors, après 1h30 de film (moins pour la version internationale sans doute, écoutée de 20 minutes de film, comme ce fut déjà le cas avant pour Sukiyaki Western Django, qui passait carrément de 2h05 à 1h30…), le morceau de bravoure du métrage. Pas loin de 50 minutes de bataille. Une durée conséquente qui pouvait bien faire peur, car même si Miike avait déjà réalisé de grandes séquences d’action, notamment avec les deux Crows Zero qui se terminaient par une demi-heure de baston (l’on retrouvera d’ailleurs un acteur en commun entre ses métrages), ici, outre la durée plus longue, il ne s’agît pas du même style, et livrer un combat au sabre chorégraphié de plus d’une demi-heure, il fallait le faire.
Et là, Miike réussit à cette tâche, grâce à plusieurs éléments. Déjà, le bon développement des personnages en première partie nous implique directement dans le combat. On souhaite les voir réussir cette mission pourtant perdue d’avance. Chaque perte parmi les 13 assassins diminuera leurs chances de réussite, et donc nous scotchera encore un peu plus devant notre écran. Miike livre un travail de maître, et sa bataille, aussi longue soit-elle, passionne sur toute la durée, grâce à la variété des décors, l’ingéniosité des différents angles de caméra, et notre implication. Miike ne stylise pas sa mise en scène avec des effets inutiles, non, il ne fait que le nécessaire pour rendre son film lisible, intéressant et divertissant. Un style donc beaucoup plus calme que d’accoutumé, mais tout aussi dynamique et intéressant.
09/10
Les plus :
Une première partie intéressante
Des personnages attachants
Une bataille finale grandiose
Les moins :
Une version internationale raccourcie de 20 minutes
Miike revient enfin avec un grand film. Les personnages sont bien détaillés et la longue bataille finale phénoménale.