13 Hours par Joro Andrianasolo

C'est presque surprenant cette "sobriété" de mise en scène pour un Michael Bay ... Enfin n’exagérons rien, y a quand même un certain quota de gunfights, d'explosions et d’auto-citation (ce plan sur l'obus tombant). N'oublions pas la surdose de caricature, que ce soit sur les lybiens (dont le point de vue n'est hélas jamais mis en avant, et non le drôle mais honteux « hello captain america » ça ne compte pas) ou même les soldats ricains ! Ben oui quand ils ne font pas la guerre, ils jouent à la guerre, tous devant un FPS militaire sur leur console de jeu.

Et Dieu que les persos principaux sont transparents. Des barbus interchangeables. La scène où ils se préparent à aller "sauver" l'ambassadeur est puante d'héroïsme maladroit et totalement 1er degré avec son « aucun d'entre vous n'est obligé d'y aller ».

On n'échappe pas non plus au sentimentalisme sans saveur, avec tous ces braves soldats en train de skyper avec leurs femmes/enfants ... Si l'intention de les humaniser un peu plus est louable elle tombe à l'eau parce que ces gars sont totalement impersonnels et donc leur vie de famille ... On s'en branle. La scène du McDo à ce sujet est assez navrante...

Je parlais de mise en scène plus sobre, mais n'allez pas croire qu'on échappe aux feux d'artifices et à la sur-agitation des scènes pour autant (cette putain de shaky-cam). Tout ceci a quand même le mérité d'être plus lisible que d'habitude.

Passé les 3 premiers quarts d'heures, le film est un peu plus intéressant, l'action arrive enfin et alterne avec quelques accalmies plutôt tendues. À l'arrivée du GRS au complexe, un côté "bataille bordel" ressort plutôt bien. Non pas que l'action soit désordonnée mais la confusion générale du combat est bien retranscrite au spectateur. Pour ce qu'il est de l'angoisse des agents ricains par contre c'est un petit peu raté. Les citations voulues très philosophiques de certains ne font que donner envie de leur dire: ta gueule et va te battre.

Je n'y reviendrais pas, mais ça reste le moins pire de ses films depuis "No Pain no Gain".