La notoriété de Martin Bourboulon est montée en flèche depuis son récent dyptique sur Les Trois Mousquetaires. Je dois avouer que je n'étais pas très emballé à l'idée de le retrouver tant j'avais trouvé ses 2 derniers longs mal filmés, particulièrement lors des scènes d'action (n'est pas Paul Greengrass qui veut). Son nouveau projet avait malgré tout attiré ma curiosité : thriller de guerre sur l'opération d'évacuation des derniers ressortissants français d'Afghanistan en août 2021.
Le résultat est globalement qualitatif, maîtrisé dans la mise en scène, bien qu'un brin académique, et un peu simpliste sur l'écriture. Les scènes de foules sont particulièrement réussies, entre plans larges où l'agitation est constante et plans serrés, parfois en caméra épaule, où l'on partage la peur des personnages et l'urgence à se sortir d'un piège. Le chaos à Kaboul et la tension qui en résulte est tangible à chaque instant : des coups de semonce, des barrages routiers innatendus, des menaces de mort, des négociations qui peuvent tourner au vinaigre en un claquement de doigt...
Devant toutes ces situations inédites, Mo, le personnage de Roshdy Zem, plutôt crédible dans son rôle de policier endurci, manque parfois de pluralité, presque trop serein, trop sûr de lui. On regrettera aussi ces nombreux personnages secondaires, en particulier les afghanes et afghans, trop souvent oubliés alors qu'il y avait matière a leur donner de la place, notamment durant le temps dans l'ambassade. Cet agent du renseignement afghan, ami de Mo, relégué à un simple traqué des talibans ou encore cette mère tentant de fuir avec sa fille (jouée par Lyna Khoudri) reléguée à une énième femme fuyant son pays. On aurait aimé entendre plus ces femmes privées d'éducation, martyrisées par les talibans. Parmi les personnages féminins, Sidse Babett Knudsen sort un peu du lot, en journaliste de guerre, rappelant certaines consoeurs croisées dans l'excellent Civil War d'Alex Garland.
13 jours 13 nuits n'innove pas, ne surprend pas. C'est un solide thriller de guerre qui malheureusement ne parle pas assez de l'Afghanistan.