A l'idée de vous parler de 13 Jours, 13 Nuits, le masqué chope soudain une Kaboul au ventre.
Parce qu'il avait envie d'en dire beaucoup de bien, au terme de ses deux premiers tiers, qui, après la récupération haletante d'un ami, ferment leurs portes sur une ambassade de France arc-boutée sur ses principes, à la fois réduction des tensions du pays et dernier rempart contre son chaos. On se dit alors, de manière classique, que cela annonce un super film de siège, comme dans 13 Hours.
Attente cependant déjouée. Mais niveau tension, on y perd pas grand chose, à vrai dire. Car Martin Bourboulon réussit à la nourrir et à nous faire prendre peur pour ses protagonistes, le temps de négociations sur un fil avec le camp d'en face, tout aussi obtus que patibulaire. Ou encore ces plans sur des mouvements de foule figurants les spasmes de tout un pays au bord de l'abîme.
Avec peut-être le clou du spectacle : soit cette exfiltration archi tendue à l'urgence constamment contrariée, dont l'itinéraire semble ne jamais avoir de fin et ou les coups de feu sont là aussi susceptibles de partir à tout moment.
Ainsi, le masqué avait envie d'écrire que Martin Bourboulon affichait une maîtrise du suspense très efficace... Jusqu'à une arrivée à l'aéroport meurtrière.
Car de manière subite, 13 Jours, 13 Nuits semble totalement se vider de ses enjeux principaux. En effet, s'il reste la sympathie pour les personnages de Roschdy Zem, toujours impeccable, et de Lyna Khoudri, dont on sent chaque seconde le feu intérieur, la relance du film se montre des plus bancales, ayant perdu la mère de Lyna en route, ainsi qu'une journaliste proprement insupportable et que le scénario aurait dû envoyer ad patres depuis bien longtemps.
L'oeuvre semble dès lors être orpheline, tournant en boucle sur une sous-intrigue assez dérisoire au regard des enjeux collectifs portés par l'intrigue. Jusqu'à une rencontre qui ne manque pas d'intérêt et un dernier rebondissement réactivant un semblant de rythme cardiaque au film. Mais un peu trop tard pour ne pas que le spectateur reste malgré tout sur sa faim.
Car il se souviendra sans doute, sur un sujet voisin, d'une oeuvre comme le formidable Argo, maîtrisée de bout en bout par un Ben Affleck souverain. Ou encore de l'ambiance installée par Paul Greengrass dans sa Green Zone.
Le masqué ne voulait pas établir un tel parallèle, mais malheureusement, 13 Jours, 13 Nuits représenterait presque la rappel du récent handicap de Martin Bourboulon. Car après un D'Artagnan sympathique et efficace, Milady mangeait inexplicablement sa feuille de match et éprouvait les pires difficultés pour signer la fin de l'aventure, tout comme le film qui nous occupe aujourd'hui.
Martin échouerait-il systématiquement à conclure, tel un nouveau Jean-Claude Dusse ?
Behind_the_Mask, militaire amer.