Au delà de la prouesse technique « 1917 » n’a rien de nouveau à dire sur la guerre. Difficile en effet dans ce domaine de passer derrière Kubrick, Peckinpah ou Fuller… Sur la guerre 14-18 proprement dite, « A l’ouest rien de nouveau », « Les hommes contre » ou même « Les croix de bois » de Raymond Bernard restent indépassables.
Ici on est dans le récit héroïque classique, mis en forme comme dans un jeu vidéo, notre protagoniste se déplace d’un décors à l’autre dans la continuité d’un long plan séquence. En chemin il croise des personnages bienveillants qui l’aide à progresser dans sa mission, et d’autres malveillants (les soldats allemands, tous fourbes et cruels). Il doit éviter les pièges, se fournir en renseignements et trouver la logistique qui lui permettra d’avancer dans sa quête… Dire que ce procédé ne fonctionne pas serait mentir, on est vite embarqué dans l’histoire, cette mise en scène permet même une certaine « proximité » avec ce que vit le personnage. On rampe dans la boue avec lui tout en étant confortablement assis dans une salle de cinéma. Le principe rappelle celui de « Call of duty ». Donc malgré le savoir faire technique de Sam Mendes, on peut dire que le cinéma est désormais à la traîne des jeux vidéos et perds de sa spécificité (le montage en est une). Reste un spectacle grisant sur le moment, mais qui manque cruellement de profondeur.