Avec 1917 il faudra bien donner à Sam Mendes l'Oscar des raccords invisibles,
il ne faut quand même pas exagérer car
depuis American Beauty son cinéma est à bout de souffle. C'est-à-dire depuis longtemps déjà. Skyfall, Spectre, Jarhead, Les noces rebelles sont autant de films qui empreintent déjà les sentiers de la perdition sur les étagères de vos dévédéthéques... Sam Mendes court dans un no man’s land après Stanley Kubrick et cela l'épuise... il court après les Oscars et tout le monde et surtout ceux qui s'autorisent à parler de cinéma, les radios, la télé tombent dans le piège de la prouesse technique qui n'en n'est pas une et de ce plan séquence qui n'en n'est pas un. Un plan-séquence quand il n'y avait pas de numérique c'était une prouesse comme celui d'Orson Welles dans La soif du mal, ou encore celui de Sergio Leone dans Il était une fois dans l'Ouest. Ce qui fait de ce film quelque chose d'oubliable c'est son absence totale d'émotion. Il ne rejoindra jamais au panthéon des films de guerre, Les sentiers de la gloire, Apocalypse Now, La ligne rouge ou même Platoon... Sam Mendes aura beau faire le malin avec sa caméra Alexa, ses drones et son chef-opérateur, le cinéma ce n'est pas une prouesse technique. Un film de cinéma c'est une combinaison astucieuse de plan-séquence, de travellings, de panoramiques et tous ces mouvements de caméra quand ils ont du sens sont au service d’une histoire, d'une narration et pas juste d'une cavalcade de deux soldats pour empêcher une offensive ennemie.