The Red Riding Trilogy : 1983 par marchiavel
The Red Riding Trilogy (Red Riding : 1974, 1980 et 1983) ne formant en réalité qu'une seule et même intrigue au travers de trois films (qui se succèdent chronologiquement), je ne ferai qu'une critique globale de la trilogie, tant n'en regarder qu'un seul d'entre eux ne présente pas de véritable intérêt (tout comme ne pas les regarder à la suite ou bien le faire dans le désordre).
Ayant commencé à regarder le premier film « à reculons », échaudé par les productions misérabilistes de Ken Loach (et souvent pas vraiment palpitantes à suivre) ou de films comme This is England de Shane Meadows, quelle ne fut pas ma surprise de plonger dans un thriller passionnant sur fond de peinture au vitriol du Yorkshire des années 70-80. Le portrait social de cette région du Nord de l'Angleterre est en effet sans concession : misère sociale, corruption généralisée de la police et des autorités locales, prostitution, pédophilie, violence, etc... Tout y passe. Sauf que les scénaristes (contrairement à Ken Loach) n'ont ici pas oublié de nous raconter une histoire qui puisse décemment tenir en haleine le spectateur (le visionnage de l'ensemble des trois films vous retenant 5 heures devant votre écran, il valait mieux), le tout dans un habile mélange des genres : prenez un peu du Parrain (ici, c'est John Dawson, un entrepreneur immobilier véreux, qui joue les mafieux de service), un best-of des films de Ken Loach ou encore de This is England (pour le contexte social glauque à souhait), et une pincée de Seven ou du Silence des Agneaux (la trilogie tournant autour de disparitions suivies des meurtres de jeunes filles en s'inspirant très librement de l'affaire de l'Eventreur du Yorkshire qui est au cœur de Red Riding : 1980)... et vous obtenez la trilogie Red Riding.
Les trois films peignent en fait le combat de trois hommes (le jeune journaliste du Yorkshire Post Eddie Dunford dans Red Riding : 1974, l'inspecteur de la police des polices Peter Hunter dans Red Riding : 1980 et enfin l'avocat de seconde zone John Pigott dans Red Riding : 1983) tout à la fois à la recherche de la vérité sur ces disparitions et partis en croisade contre la corruption de la police locale vite soupçonnée de couvrir quelques notables aux mœurs déviantes. L'enquête est passionnante de bout en bout, les flashbacks savamment distillés pour faire le lien entre les différents films (avec des personnages récurrents parmi la police... et les trois redresseurs de tort au destin croisé) et l'ambiance toute particulière sur fond de misère sociale donne un cachet très spécifique à ce film (ou plutôt cette trilogie) qui aurait pu n'être qu'un « film de serial killer » de plus. Bref, on ne décroche pas de l'intrigue jusqu'au générique de fin de Red Riding 1983. À découvrir de toute urgence !
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