Open the door!

Impossible de mettre des mots sur ce que 2001 peut nous procurer. C'est une phrase que j'ai souvent entendu pour évoquer ce film. Ou alors : c'est ennuyeux, long, sans intérêt.

Quant a moi, 2001 restera ma plus grande expérience visuelle ET musicale du cinema. L'Odyssée de l'espace a ceci de charmant qu'il laisse place a de multiples interprétations, qu'elles soient philosophiques, métaphysiques ou de comptoir. Et ca reviendrait au même, parce qu'aucune interprétation n'aura plus de valeur qu'une autre. Si vous trouvez le film chiant, il aura pourtant rempli son office, quelque part, en tant qu'expérience, ni plus ni moins. C'était d'ailleurs le souhait de Kubrick.

Par curiosité, on pourra chercher des analyses sur Internet, dans les livres, dans l'imagination grégaire d'une masse de vieux fous. Mais on ne sera pas plus avancé pour autant. C'est-à-dire qu'on aura compris ce qu'ils auront compris. Or, comme expérience, 2001 se veut unique, elle doit l'être ; et par unicité s'entend unicité de la perspective, parce que lorsque toutes les perspectives sont uniques, elles deviennent multiples. C'est ce qui est intéressant. On pourra être d'accord avec certaines analyses, interprétations, mais pour apprécier 2001 à sa juste valeur, il convient de se créer sa propre analyse, sa propre interprétation, ceci, même quitte a réinventer ce qui l'a déjà été.

Il faut regarder 2001 d'un œil innocent, sans préjugés, sans idées reçues, bien que ça soit difficile, peut-être impossible. Comme cet œil que Kubrick filme avec une maitrise exemplaire. Redevenir enfant pour mieux apprivoiser l'infini. Il faut aussi tendre l'oreille, on découvrira des trésors insondables, une mélodie, propageant ses ondes dans l'espace, qui parle davantage que mille lignes de dialogues.

Je me suis fait ma propre opinion sur 2001. J'ai vu le film trois fois, et j'ai l'impression que c'est un bon nombre. La conclusion est incomparable.