J'apprécie énormément la métaphysique spatiale / origines / grand-père, si bien présente dans cette époque de rêverie technologique qui procurait de belles sensations en gardant un bon pied dans les rêveries lyriques et romantiques de la musique européenne du 19e. Je sais donc ce que je dois à ce spectacle épique, grâcieux et mélancolique comme à d'autres chefs d'oeuvre inspirants.
La guerre froide entre les deux astronautes et l'ordinateur capable de tromper son monde, comment dire = Wouah ! Cela transparait encore mieux dans le roman (roman écrit après la sortie du film), et je regrette juste qu'il faille attendre beaucoup avant d'entrer dans cette matière passionnante.
Le prélude des singes aurait gagné d'avoir une voix off relatant la précarité de l'existence primitive, et la suite sur la Lune est un peu assommante, le réalisateur fait durer le plaisir du mélange apesanteur / grâce divine de Strauss et des déplacements de navettes. Mais l'ambiance reste mystérieuse. On ne sait pas où on va, on sent juste que cela va être grandiose. D'ailleurs c'est plus un reproche que je fais après avoir revu le film à plusieurs reprises, la toute première fois j'étais conquis.
Et puis c'est un très bon représentant que je connaisse du genre SF noble enraciné dans notre époque, avec Daryl, Capricorn One et les deux films de Spielberg sur les Extra-Terrestres. A noter que la suite, 2010 avec l'immense Roy Scheider <3 est aussi très plaisante et davantage rythmée aventure/coopération.
Pour les histoires énigmatiques et esthétiques, Dieu bénisse la Guerre froide.