Avant tout, il faut que je précise que ce qui suit ne sera pas une critique constructive traitant des diverses théories et explications sur 2001: L'Odyssée de L'espace mais plutôt une sorte de poursuite à la compréhension "personnelle" d'une esthétique frappante.

La première et dernière fois que j'ai vu intégralement ce film, c'était il y a -à peu près- une dizaine d'année. J'étais un enfant dénué de toute notions philosophiques ou culturelles conscientes et avec pour seul aspect de jugement le beau. Comme n'importe quel petit garçon, ce sujet lumineux qu'est l'espace était pour moi un terrain propice aux fantasmes et par pur logique: ce film -était- beau. Et pourtant il m'a laissé d'amers souvenirs -des cauchemars incompréhensibles auxquels je repense maintenant avec clarté-, je n'avais donc jamais voulu revoir ce film.

Tout commence lorsque la musique de Ligeti soutient la deuxième apparition du monolithe, à cet instant et pour les deux heures restantes, l'enfant que j'étais n'y comprenait plus rien. Mais j'étais resté là, devant ce film à considérer pour la première fois une musique comme un personnage et un objet comme un cauchemar. Ce que j'essaie d'expliquer et même de comprendre c'est le pouvoir de ce film qui est la considération du sens primitif de la géométrie absolue de la pureté.
Okay, je me perd dans mon imagerie cérébrale et je reprend avec des exemples concrets.
Dix années ont passées et j'ai enfin saisi la signification de 2001 et pourtant les sensations ressenties sont identiques à celles que j'ai pu avoir lorsque que 2001 n'était pour moi qu'un film très étrange sur l'espace. C'est là le pouvoir incroyable de l’esthétique utilisée comme un science par Kubrick.

Il y a encore de nombreux exemples à la répercussion psychiques de ce choix de considération comme la respiration de l'astronaute lorsqu'il porte son scaphandrier, celle-ci fait naître un mal être qu'importe la construction de cognition, elle finit même par être dictatrice de notre propre respiration. Puisque la vie physique de ce qu'enveloppe un corps dépend de la respiration s'installe alors une chaîne qui n'est plus que cinématographique. La vie à cet instant est dirigée par le mouvement du personnage qui est lui-même (le mouvement) dirigé par Carl. Et c'est aussi à cet instant que l'ordinateur Carl est un être entier, parce qu'il est au dessus de la chaîne de la soumission, part importante de la constitution historique des êtres. L'enveloppe de tout cela est représentée par le monolithe qui développe l'attirance visuelle de l'animal humain pour ce qui le précède horizontalement et verticalement. Une fois de plus, qu'importe la construction de notre cognition, le monolithe est par évidence le créateur de situations. L'être étant l’élément déclencheur de ce que peux contenir la situation.

Pour résumé (parce que de toute façon je commence à avoir faim), si ce film a eu pour moi cette puissance c'est parce que Kubrick considère l'humain par la géométrie absolue de la pureté qui a pour base une conscience innée des éléments qui existe dans l'être pré-natal et subsiste dans la vie jusqu'au déclenchement, c'est à dire: la soumission, l'attirance, la considération et l'inconscient, qui finalement se développent par l'acquis.
FlorentMarotel
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les garçons pleurent aussi., La BO de ce film est dans mon iPod et Grandeur

Créée

le 30 oct. 2013

Modifiée

le 30 oct. 2013

Critique lue 374 fois

3 j'aime

Florent Marotel

Écrit par

Critique lue 374 fois

3

D'autres avis sur 2001 : L'Odyssée de l'espace

2001 : L'Odyssée de l'espace
Hypérion
10

Je crois en L'Odyssée de l'espace...

2001 L'Odyssée de l'espace, c'est un acte de foi, tout simplement. Kubrick a lui même donné la plus parfaite définition de son film : J'ai essayé de créer une expérience visuelle, qui contourne...

le 28 sept. 2011

271 j'aime

45

2001 : L'Odyssée de l'espace
HarmonySly
10

Critique de 2001 : L'Odyssée de l'espace par HarmonySly

Impossible d'appliquer un système de notation "standard" à 2001. Entre le 1 et le 10, 8 critères de notation en trop : ce film, on l'aime ou on le déteste, mais comme à l'accoutumée dans la...

le 4 mai 2010

177 j'aime

53

2001 : L'Odyssée de l'espace
Akami
5

Critique de 2001 : L'Odyssée de l'espace par Akami

Après avoir vu ce film, j'ai couru tout nu dans mon appartement (sans crier parce que ma copine dormait à côté). Au moins, ça ne m'aura pas laissé indifférent.

le 17 oct. 2010

174 j'aime

13

Du même critique

Éloge de l'amour
FlorentMarotel
8

Écouter

En grande partie, les critiques écrites pour ce film peuvent se résumer à "un film godarien, tant littéraire qu'il en devient incompréhensible." et pourtant la clé de compréhension du film est...

le 20 avr. 2014

10 j'aime

Man on the Moon: The End of Day
FlorentMarotel
9

Plongée étoilée

Symbole d'une année heureuse passée dans des trains, dans mille et uns endroits. Cet album, que j'ai acheté le mois de sa sortie sans même connaître Kid Cudi, était mon compagnon de voyage, une sorte...

le 12 sept. 2013

9 j'aime