J'essaie encore et encore, mais je n'y arrive pas...
... ce film est mon ennemi juré. Ce film ne se laisse pas approcher par moi. Chaque fois que j'essaie de le regarder, il se produit la même chose : je suis très attentif, je regarde les singes faire les cons, je vois la navette arriver dans le station, les scientifiques parlent et bim ! dans les bras de Morphée.
Faut dire que dès la première fois ça a été comme ça. Pas parce que le film n'est pas intéressant, mais parce qu'il est très dense et très lent. Mais pas lent dans le bon sens d'une utilisation cinématographique faite pour placer, présenter, élaborer, exprimer et détailler. Non, lent parce qu'on sent le plaisir intense et divin ressenti par ces génies visuels qui ont réussi à représenter à l'écran l'espace interplanétaire. Lent parce qu'on est dans un film contemplatif les mecs, intellectuel, on n'est pas dans Star Trek, non ! On est chez Kubrick. On fait des plans un peu plus long que ceux des autres, on en fait un peu plus, on ne fait pas dans le sobre, on fait dans le pesant, le répétitif, le calculé avec un peu de marge.
Donc tout le tintouin, les singes (toujours eux) qui sont influencés (sic) par le monolithe pour évoluer vers des êtres supérieurs, l'intelligence artificielle qui glisse de l'outil super pratique à la machine à tuer (jeu de mots...) et l'évolution ultime de l'humain qui n'est plus contraint par le temps et l'espace et qui se transcende pour devenir "le bébé dans l'espace" (starchild)... Ah et puis il y a les images colorées qui défilent telles des expériences imaginaires de paysages à la fois réels et fantasmatiques de monde à la fois très lointains et très proches.
Voilà, alors mon analyse personnelle, c'est qu'après le quatrième visionnage, j'imagine toujours que j'ai raté quelque chose. Un putain d'élément qui me dit que "non, ça n'est pas possible, si ça dure 2h30, c'est qu'il y forcément de la matière que j'ai raté (entre deux endormissements). Mais non. C'est toujours la même chose, les signes, la lune, le voyage, la drogue. Voilà. C'est tout. C'est toujours la même succession d'images que Kubrick me donne à voir. Pas de réflexion intellectuelle mais une expérimentation visuelle et spirituelle.
"2001 : A space odyssey" est à mon avis une remarquable oeuvre de cinéma. Elle combine avec maestria une réussite visuelle, une narration maîtrisée et un sens profond. Par contre, et m'est avis que c'est le véritable défaut de l’œuvre de Kubrick, sa thématique et sa réflexion se sont énormément essoufflées. D'une part l'imagerie sobre et élégante a été exploitée de façon plus précise grâce à l'évolution de la recherche scientifique mais aussi et surtout, car la réflexion philosophique et spirituelle s'est vue développée au fur et à mesure des décennies. Son propos a, au final, tendance à se fondre dans le temps, à cause d'un développement trop lent, trop minimaliste et trop ancré dans son époque.