Dans l'espace, personne ne vous entendra bailler...
2001 est visuellement superbe, c'est indéniable. Quand on songe qu'il est sorti en 1968 - un an avant que l'homme ne pose le pied sur la Lune - on ne peut qu'être bluffé par le réalisme qui se dégage de toutes les scènes en apesanteur ou en pesanteur artificielle. Nombre de films récents, avec leur fond vert et leurs effets numériques ne font pas mieux aujourd'hui. Voilà qui est dit.
2001 est visuellement superbe, donc, mais il est également d'un incommensurable ennui ! Chaque plan est long, lent, interminable, étiré jusqu'à l'écoeurement, jouant avec les nerfs du spectateur, lui donnant l'impression qu'il subit une lobotomie frontale dans un état de demie-conscience. Le summum étant atteint lors de la rencontre avec le monolithe aux alentours de Jupiter, qui nous fait subir une séquence de dix minutes - dix minutes ! - de plongée sous acide dans un délire kaléidoscopique sur fond de musique new-age.
Pour ce qui est du scénario, rappelons tout d'abord que le film n'est pas l'adaptation du roman, ni l'inverse. Les deux œuvres ont été réalisées en parallèle. Il est ahurissant de constater qu'en partant du même matériau de base, Kubrick et Clarke ont obtenus deux résultats presque diamétralement opposés. Autant le roman est rapide et simple à lire, autant le film est long et pénible à regarder ; autant le roman est clair, autant le film est obscur ; autant j'aime le style de Clarke, autant je déteste celui de Kubrick.
Autant je conseillerais la lecture du roman à tout le monde, autant je ne déteste personne au point de lui conseiller le film.