On sait tous que notre monde va se terminer. Ici, la date est (légèrement) avancée à 2012.
Le début se passe confusément en 2008, 2009, 2010 puis plus ou moins 2012, sans qu'on ne voit vraiment la coupure.
Tous les poncifs américains irritants sont réunis pour un film à gros budget où tout finit, forcément, bien.
Pour ceux qui ont vu La Guerre des Mondes (Spielberg, 2004) et Le Jour d'après (Emmerich, 2004), il faut mixer tous les points faibles de ces deux films, en ce qui concerne le scénario et les personnages, pour obtenir 2012.
Le gentil est un père blanc de classe moyenne américain. Divorcé de son état, il a des difficultés dans les relations père-fils et avec le nouveau mec de sa femme. On a presque pitié.
L'autre gentil est un scientifique noir, la trentaine, qui va essayer de sauver le monde grâce à ses appareils où personne ne comprend rien mais qui font de belles couleurs qui veulent dire qu'on va tous crever. Mais au départ, comme c'est un scientifique, personne ne l'écoute. Oh, surprise, on ne connaissais pas ce genre de scénario.
Le méchant, il n'y en a pas vraiment, où alors c'est notre propre terre qui à les pôles magnétiques qui deviennent dingues. Personne n'est à blâmer, on a encore plus pitié de l'espèce humaine.
Soyons clair. On a clairement l'impression que les scénaristes et le réalisateur avaient des quotas à remplir.
En effet, on voit bien les "minorités visibles". Le président et le scientifique sont noirs. À la fin on a un gros plan sur des Asiatiques. Manque plus que les Hispanophones des États-Unis et on aura montré toutes les communautés pour que personne ne se sente lésé. À part ça, on peut spécifier que dans tout le reste du film c'est la famille moyenne blanche qui occupe tout l'écran.
Une famille de classe moyenne qui est d'ailleurs divorcée et va (par un quasi miracle) se reformer. Je vous passe les dialogues pathétiques et sans aucune signification réelle qui doivent nous permettre d'apprécier ces retrouvailles. Les dits dialogues qui prennent un temps fou dans le film pour ne rien dire du tout, et qui sont sans doute présents pour alterner avec les moments d'action.
Car le film est en fait une alternance de deux temps entre les "dialogues" et "l'action". Les premiers sont repoussants de mièvrerie, quand à l'action à proprement parler, ce ne sont que des effets spéciaux, qui ont coûtés une fortune et qui viennent réveiller le spectateur, par le bruit qu'ils font, de son sommeil profond.
Une action qui est caricaturale au possible. Par exemple, l'avion arrive plusieurs fois à décoller alors que la piste de décollage s'est déjà complètement écroulée. Des miracles arrivent par dizaines dans ce film. On connaît déjà la fin de l'histoire avant chaque "action". C'est la même chose pour les personnages. On sait qui va mourir et qui va vivre. On sait qui va finir ensemble. On reconnaît à leurs tons et à leurs grossièretés ceux qui vont jouer les "salos" pendant le film.
En ce qui concerne la musique, elle est la même que dans tous les films où les effets spéciaux ont pris tout l'argent du budget. C'est-à-dire avec trois accords dont le son augmente au fur et à mesure que la catastrophe approche. Les plans sont habituels pour des blockbusters, et n'ont rien d'original ni d'intéressant.
Mais bon, mieux vaut en rire, avec des cacahuètes grillés dans les mains.