J'aime pas mettre un titre
C'est très étonnant. Je l'ai revu une seconde fois aujourd'hui, après une longue maturation, et mon impression reste la même:
C'est quand même ravissant de se voir annoncer l'apocalypse la plus épatante de l'histoire du cinéma, et de se retrouver devant une comédie familiale de bas étage, incluant deux trois triple lutz de plaques tectoniques sans toucher les bords du slip en toile de fond.
Mais du coup, bon dieu qu'c'est long, et vide. Mais vide! C'est même pas bourrin, ni rien, tout est confus, tout est bordélique, l'image est dégueulasse d'excès divers et variés, aucune texture, aucune épaisseur. J'étais impatient pourtant, je lui demandais pas grand chose, d'être divertissant quoi. J'aurais aimé un gros truc de barbare avec des effets spéciaux incroyables illustrant des situations complètement délirantes. Mais claires. Je me suis retrouvé avec une bouillie informe et illisible, qui d'ailleurs semble devenir une norme et c'est regrettable.
Et une comédie familiale poussée à l'extrême. Oh, je savais qu'elle serait là, ça m'inquiétait pas. Mais là on a troué la couche d'ozone fastoche, avec celle-là. Tout est tellement en permanence excessif que y'a pas le moindre suspense. Au final, c'est la scène du décoinçage de porte qui m'a le plus tenu en haleine. Oui, oui, celle sans volcan géant numérique qui crache des pixels leucémiques et proliférants. Celle où, après des heures (plus ou moins hein) de film virtuel chiant, le scénario se rappelle soudain d'un truc qui le tracasse depuis le début: « tiens mais... mais j'avais pas des personnages moi au fait? Mais si, même y'avait une histoire autour j'crois. Punaise, merde, j'avais complètement oublié qu'il existaient. Jim, éteins les ordis, là, pour la fin on va faire un suspense sous l'eau, tiens, avec un truc qui bloque, vite fait. C'est bien, ça, pis ça coûte moins cher, et pis c'est vachement plus efficace. A s'demander pourquoi on n'a pas fait un film juste avec ça d'ailleurs... ».
Finalement, « Le Jour d'Après » n'était vraiment pas si mal, en comparaison: plus de personnages, plus de catastrophes bien lisibles, un scénario bien mieux dosé... et surtout moins dans l’esbroufe à deux sesterces.