Quand on va voir un film de Roland Emmerich, on sait à quoi s'attendre : des images spectaculaires de destruction massive plutôt bien réalisées, qui permettent au choix de 1) se faire peur pour pas cher en cauchemardant l'apocalypse 2) s'amuser comme un vilain gamin qui brise ses jouets, mélangeant honte, culpabilité et plaisir… Mais aussi, malheureusement, des clichés niais et réactionnaires à haute dose (glorification de la famille, respect de l'armée qui nous protège, confiance aveugle en nos gouvernants qui, dans les grades lignes, savent ce qu'ils font…).
Si "2012" est un BON (!?) Emmerich, c'est que la destruction y est plus massive qu'à l'habitude et que, par contre, l'ombre d'un doute semble s'être glissé au milieu de la croyance d'Emmerich envers le Pouvoir et la Force (syndrome Post-Bush et guerre d'Irak ?).
Ceci dit, il est clair que le meilleur du film est dans sa première partie, qui culmine même rapidement avec la scène démentielle et hyper-ludique de la destruction de la Californie, scène que Emmerich n'égalera plus en suite. Car le reste se suit nonchalamment comme un film d'aventures conventionnel, avec quelques scènes émouvantes (il y a globalement d'excellents interprètes pour rejouer une nième fois les clichés habituels de la famille comme fondement de la société), et d'autres qui ne dépareraient un épisode d'Indiana Jones, tant on est dans la fantaisie absolue.
[Critique écrite en 2009]