Certainement en joie à la vue des scores de Fast and Furious, Universal Pictures et Original Film ne tardèrent pas à mettre en chantier une suite : sous le titre évocateur comme joueur de 2 Fast 2 Furious, celle-ci m’avait laissé un souvenir correct, car moins attrayant que son aîné (Vin, où es-tu ?) mais pas avare en termes de fun, action et bonnas… euh, bolides fort bien pourvus.
Une image des plus justes, à ceci près que cette propension à pousser les curseurs du divertissement à tout prix n’est pas sans conséquence : si les frasques du gang de Dom Torreto n’étaient déjà pas des plus raffinées, actons que celles de Brian O’Conner et Roman Pearce sont d’une idiotie consommée. Prenant cette fois-ci cadre sous le soleil floridien, autrement plus attractif car moins « poisseux » que celui californien, ce second opus ne dérogera jamais à la règle du « toujours plus » au fil d’une pseudo-infiltration pourvue de gros sabots.
Deux effets sautent notablement aux yeux : d’un côté cette manie de caser des courses n’importe où, quitte à ce que cela ne revête guère de sens, officiant ainsi en guise de remplissage attendu, et de l’autre le peu de considération qu’accorde le film au concept de cohérence. Passant outre son introduction racoleuse, elle qui s’échine à faire de Brian un personnage cool et charismatique, il n’y a qu’à voir la façon dont il usera et abusera de ses connexions au monde de la course clandestine : soit un levier des plus commodes pour l’aider dans son enquête, ses comparses occupants tous des rôles fonctionnels à outrance.
Puis, si nous pouvions concéder à Fast and Furious un semblant de subtilité (toute relative), gageons qu’il n’y a ici rien à se mettre sous la dent : exit la relation ambivalente liant le flic au criminel, place à un rapport de force constant, infantilisant et crétin entre blondin et son « ami » d’enfance Roman. Véritable foisonnement de répliques gratuites et basses du front, ce duo pétri d’une virilité douteuse se veut le porte-étendard d’un univers tournant d’auto-parodiant d’ores et déjà !
Ajoutez-y le très méchant Carter Verone, archétype en herbe de jeune baron de la drogue impitoyable, et la plantureuse Monica Fuentes en guise de trophée hypersexualisé, et voici que 2 Fast 2 Furious coche toutes les cases du film d’action paresseux. Difficile toutefois de lui en demander plus, le résultat étant raccord avec notre a priori, bien que l’on puisse se demander comment une suite aussi faiblarde a bien pu rentrer à ce point dans ses frais.
In fine, nous retiendrons surtout que l’argument du plaisir coupable est ici réduit à peau de chagrin.