300 : la naissance d'un Empire représente non seulement ce que j’exècre dans le cinéma actuel mais surtout un véritable poison culturel et social.
Ce qui était déjà présent dans le premier opus, c'est une division manichéenne de l'humanité avec d'un côté les "basanés" brutaux, esclavagistes et laids, de l'autre des Grecs aux traits magnifiques, épris de liberté et infaillibles.
Autre point sensible, le fait qu'Artémise, pourtant présentée comme redoutablement intelligente, ne peut gagner la bataille qu'en séduisant le vaillant Thémistocle grâce à sa plastique et à sa lubricité. Belle image de la femme, qui a décroché plusieurs sifflets et gazouillis masculins dans la salle.
Malgré la dilapidation d'un budget de 110 millions d'euros, le film ne parvient même pas à convaincre par la réalisation des effets spéciaux qui abusent du ralenti et du jet de sang. Une violence gratuite qui ne parvient pas à combler le vide laissé par l'absence de scénario.
Le travail historique est complètement absent. 300 n'a jamais été vendu comme un film historique mais trois heures de recherche sur Wikipédia aurait pu donner un peu plus de substance à un récit qui finalement aurait très bien pu avoir lieu à Rome, Buenos Aires ou New York, en - 400, 1250 ou 2022.
Ce qui m'attriste dans ces deux heures de cinéma, ce sont les réactions lourdes des jeunes (pour la plupart des hommes) venus regarder ce désastre et ma présence dans la salle.