Chers lecteurs, 300 a quitté le statut d'œuvre filmique pour devenir un pur produit. Car utiliser ce nombre comme titre pour cette suite n'a aucune logique si ce n'est commerciale. En effet, il ne s'agit plus ici des trois-cents Spartiates, morts au mur des Thermopyles, mais du héros Athénien Thémistocle, qui va tout faire pour lutter contre l'impérialisme de Xerxès.

La puissante et mémorable mise en scène du premier opus a évidemment été repris à l'image près par Naissance d'un empire. Dionysos continue de balancer une musique bien grasse faite de basses sur-présentes. Hadès semble avoir pris l'appareil photo pour sortir des images venant tout droit des enfers (couleurs saturés, noir et blanc surréaliste). Enfin, Chronos continue de filmer des ralentis esthétiques insistant sur le caractère ultra-violent des combats.

Et à part cette répétitivité formelle qui n'étonnera plus aucun fan, il n'y aura rien à se mettre sous la dent. La basse narrative est très redondante (enchaînement de combats et de discours) et aucune évolution dans le récit n'a été faite car à la place des spartiates, c'est aujourd'hui toute la Grèce qui se bat contre ces vilains expansionnistes Perses. Les combats sont anecdotiques (si ce n'est la traversée de Thémistocle à cheval rejoignant Artémise, épique). Les thèmes et motivations sont en effet restés les mêmes : il faut se battre pour défendre nos convictions et la démocratie. Qu'importe le nombre des ennemis en face, qu'importe les chances que nous avons, la patrie est plus importante que l'homme.

Il est aussi fort fâcheux de suivre un héros qui n'arrive pas à atteindre le charisme d'une huître. Thémistocle (Sullivan Stapleton) est loin d'avoir la prestance de feu Léonidas (Gerard Butler), et suivre des cours de mythologie est bien moins ennuyeux que d'écouter ses discours prononcés à ses soldats. 300 : Naissance d'un empire a au moins le mérite de ne pas être misogyne, puisque Eva Green (efficace dans son rôle de tueuse d'hommes) ou même Lena Headey s'en donnent à cœur joie pour montrer qu'elles en ont dans le pantalon.

Rien n'est finalement très mémorable car à force de spectaculaire, nous ne sommes plus surpris de rien. Il ne nous reste plus qu'à vous donner un petit conseil, à vous spécialiste de la Grèce Antique. Prenez la manette et jouez-donc à God of War, vous comprendrez alors ce que le terme « mythique » signifie.
Hugo_Harnois_Kr
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le 26 mars 2014

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Hugo Harnois

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