Après avoir longtemps été surtout un sujet de comédie ou un prétexte à un thriller, le sexe au cinéma est depuis peu évoqué plus directement. Michael Fassbender et son Shame en sont la preuve directe. Le petit dernier à évoquer le sujet est 30 Beats d'Alexis Lloyd, dont c'est la première réalisation.

On va suivre des gens à New York et évoquer leur désir, leurs pulsions, leurs envies en matière de sexe. Pas de tromperie, pas d'adultère, uniquement des célibataires qui s'amusent et profitent de la vie. Et on va les suivre les uns après les autres : un premier couple d'abord, dont l'homme va voir une autre femme. On se met alors à la suivre à son tour avec un garçon, et ainsi de suite jusqu'à ce que la boucle finisse par être bouclée. Quelques uns des personnages faisant des apparitions, on peut sans doute considérer (mais dans une petite mesure) que 30 Beats est un film chorale.

Tout comme Shame, c'est à New York que l'histoire se passe. Le réalisateur aime la ville et le prouve en filmant très joliment différents quartiers de la grosse pomme pour le plus grand plaisir de ses amateurs. Et sa réalisation soignée est aidée par une somptueuse bande originale.
Mais cela ne suffira pas à faire un film intéressant, et ce pour plusieurs raisons.

D'abord, le réalisateur choisit de parler de sexe sans jamais rien montré. Loin de moi l'envie de vouloir voir un film érotique mais il est étrange de voir des personnages se chercher, se tourner autour, avoir envie de passer à l'acte et, pour le spectateur, de n'avoir droit qu'à un fondu au noir au moment où ça commençait à devenir chaud. Une scène intéressante dans un sauna s'offre même le luxe d'être drôle alors qu'elle aurait pu être incroyablement sensuelle.
De fait, puisqu'on ne nous montre rien d'autre que des gens se reniflant les fesses, il fallait bien compenser. Par quoi ? Par des dialogues. Non seulement le film est frustrant mais il est incroyablement bavard. Qui plus est, tous les personnages (sauf peut-être les deux derniers) sont bizarres, perturbés, torturés, étranges. On peut même aller jusqu'à penser que la plupart des personnages masculins ne sont là qu'en tant que faire-valoir de la gente féminine, d'avantage mise en avant.
Tout cela fait qu'à aucun moment le spectateur n'a de quoi s'identifier aux héros de l'intrigue.

C'est d'autant plus dommage qu'avec sa bonne musique, la ville de New York un jour de forte canicule comme toile de fond et un sujet universel, il y avait moyen de faire quelque chose de sympathique. Mais on est passé à coté.
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le 19 mars 2012

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