Ruben Fleischer, connu pour avoir surfé sur la vague Shaun of the Dead en réalisant son Zombieland, sorte de remake inavoué adapté à la sauce Américaine, revient une nouvelle fois avec un pastiche de genre, à l'image d'un Hot Fuzz, sauf qu'heureusement, ses scénaristes, Michael Diliberti et Matthew Sullivan, ont eu l'heureuse idée de varier la tambouille, se plaçant du côté des malfrats et non de la police.
Jouant à fond la carte de la nostalgie, les auteurs nous servent une sorte de testament du genre, en reprenant tous les codes soutenus par une déferlante de références. On a des trucs indirectes, comme Eisenberg qui fait un clin d'oeil à The Social Network en disant qu'il n'utilise jamais Facebook, nos deux bras cassés passent leurs pistolets-jouets à la bombe à peinture façon Stealing Harvard, puis s'ajouteront à cela un large panel de citations sorties de Die Hard, L'arme fatale, Contra, Aliens, et le summum du jubilatoire sera atteint avec une course poursuite en voiture reprenant le thème de celle au début du Flic de Beverly Hills. Au-delà des références, on a un bon lot de répliques loufoques dans le ton, la plupart touchant dans le mille, bien qu'il soit horripilant que Danny McBride prenne autant de place, déballant sans discontinuer un étalage de vulgarités qui viennent casser le rythme et prouver une nouvelle fois qu'il ne suffit pas de répéter constamment « bite-couille-chatte » pour faire rire.
Bref, 30 Minutes Maximum est une production honnête du genre, servant suffisamment de scènes d'action efficaces et moments de franche rigolade.
Du casting on aura aucune surprise, Jesse Eisenberg reste égal à lui-même, Danny McBride donne envie de vomir, et ce seront les deux sidekicks du film, Aziz Ansari et Nick Swardson, qui sortiront leur épingle du jeu, bien plus qu'ils ne le font d'habitude dans leurs rôles très seconds.
On pourra reprocher à l'ensemble de manquer un peu d'ambition et de se montrer bien trop linéaire, mais malgré ces défauts, il reste divertissant et parfait s'il on a envie de s'amuser tout en ayant son cerveau mis sur pause.
Pour conclure, les amateurs de parodies bon enfant allant dans la continuité de ce qu'il nous est offert depuis quelques années auront une nouvelle pièce à ajouter à leur collection, même si celle-ci n'ira probablement pas haut de la pile. Les moins friands du genre auront du mal à accrocher à sa trame basique et sans grandes surprises, et encore moins à la déferlante grasse assurée par McBride.
Mention spéciale pour Danny McBride, car bien qu'insupportable, il s'offre un stinger (scène après générique) amusant, et qu'il serait dommage de manquer, même si le bonhomme vous provoque des poussées d'urticaire.