Contrairement à ce que l'on dit souvent du film, 37°2 le matin n'est pas un film si coquin que ça. C'est avant tout une histoire d'amour fusionnelle entre Zorg (il ne serait pas étonnant que ce prénom a inspiré Tonton Besson pour Le cinquième élément) et Betty (Jean Hughes Anglade et Béatrice Dalle). Une passion amoureuse phénoménale où l'un est toujours là pour l'autre, y compris dans les moments les plus sombres et compliqués.
La pathologie de Betty n'est jamais dites durant le film et il se peut que ce soit des crises de dépression nerveuse. Le spectateur et Zorg assistent impuissants à ces crises de plus en plus dramatiques. 37°2 le matin est un film parfois intense, souvent beau et terriblement dramatique. Anglade et Dalle signent des prestations de haute volée, la palme à cette dernière qui trouvait là un premier rôle en or. A eux deux se rajoutent la soeur de Betty, son conjoint et Bob qui sont des personnages sympathiques incarnés par Consuelo de Haviland, Gérard Darmon et Jacques Mathou.
Les scènes coquines sont avant tout des scènes d'amour entre personnages qui s'aiment. Jean Jacques Beineix signe des scènes pleines de tendresse et n'ayant rien de gratuite, au contraire de la nudité qui peut l'être par moments.
La version intégrale est en revanche trop longue (près de 3 heures) et a tendance à s'éterniser (le passage avec Dominique Pinon ne sert absolument à rien par exemple). Mais cela n'empêche pas 37°2 le matin d'être un film poignant et intéressant, longueurs ou pas. Au passage, le meilleur score au box-office de son réalisateur avec plus de 3,6 millions d'entrées.