(critique rapide)
La thématique du film est intéressante, son traitement également. J'ai également apprécié la mise en scène sobre et glaçante, ainsi que la musique, même si celle-ci paraît par moments ne pas coller totalement à l'ambiance (un peu comme si une musique instrumentale avait été juxtaposée au montage plutôt qu'insérée de manière totalement cohérente). Et puis le jeu d'acteurs aussi, Attal en tête. Je regrette juste à ce sujet que les textes soient un peu ampoulés et pas assez réalistes, mais bon, c'est un style...
Là où le bât blesse, c'est sur la portée du message du film, qui repose sur le fait que 38 témoins n'ont pas bien réagi en voyant ce meurtre sous leurs yeux. En fait, le film est l'adaptation d'un bouquin, lui-même inspiré d'un fait réel. Mais en faisant 2/3 recherches sur ce fait réel, il semblerait que l'accusation première du NY Times (le fait se passait à New York, et c'était ce journal qui avait révélé le scandale) ait été très largement exagérée, et qu'au lieu de 38 témoins ne réagissant pas, il ne s'agirait in fine que de... 6 témoins réels, d'une partie seulement de l'agression, et qui n'auraient pas pour certains pris la mesure réelle de ce qui arrivait.
Du coup, on se demande si en définitive, cette possibilité de non-assistance à personne en danger généralisée puisse arriver dans la vie réelle. A mon sens, selon les circonstances, oui, cela pourrait se produire. Mais cela semble assez peu crédible dans la situation présentée dans ce film. Du coup, le ton moralisateur (mais juste un peu) du film fait, après vérification du fait réel, un peu plouf. C'est dommage car le film en soi est bon. Mais ça tique tellement pour ma part que je ne peux pas lui mettre plus que ce déjà bon 7/10 (j'ai hésité à mettre 6 m'enfin peu importe).
En tout cas, c'est le deuxième Belvaux que je vois, et je trouve celui-là bien, bien meilleur que Pas son genre, qui m'avait, certes intrigué, mais avant tout profondément déçu. Faudrait que j'en regarde d'autres du coup.