Le plus frappant des atouts de ce film est cette alliance de burlesque, de grotesque et de tragique propre à l’auteur : dans une même scène McDonagh porte au plus haut à la fois le rire et le drame. A sa manière, le mélange est osé… et ne convainc pas toujours au début. Cependant, le film est si énergique – rythmé et intense – et les péripéties du scénario si improbables que cette bizarre mais rare combinaison de mélodrame et d’humour noir finit par emporter.
De plus, les acteurs font vivre des personnages marquants. Ils apparaissent d’abord comme de spectaculaires caricatures mais leur richesse sera peu à peu révélée par l’intrigue, jusqu’à en devenir émouvants. Une trajectoire qui reflète celle du film tout entier, qui commence dans la rage et s’achève sur ce qui est presque de la tendresse.
L’indéniable qualité de ces audaces d’écriture basées sur l’alliance des contraires apporte beaucoup au film… et le dessert aussi parfois, car ces audaces rendent trop visibles justement cette écriture, ce qui provoque des effets de « décollement du réel » qui font décrocher du film. Comme ces lettres posthumes postées aux différents personnages, qui certes sont drôles (par leur ton) et tristes (car c’est un mort qui s’exprime), mais servent trop bien la mécanique de l’intrigue pour qu’on les croit vraisemblables (elles contiennent même une explication psychologique (redondante) de chaque personnage !).
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