Ca commençait comme une très chouette comédie sur un petit patelin rigolo du Missouri, une sorte de féérie banlieusarde à laquelle on aurait tenté de donner la patine des frères Coen; mais on s'en émancipe à mi parcours pour partir nous tricoter une belle morale, les psychopathes racistes et les vieilles biques pas commodes doivent apprendre à faire leurs deuils car c'est l'amour qui sauvera les gens s'ils y mettent un peu de bonne volonté. Les gens hein, les cancéreux et les nains, eux, devraient respecter une certaine dignité, mourir proprement pour les uns, et ne pas trop la ramener pour les autres.
Mis à part ça, taper sa femme c'est mal, on est quand même cruche à 19 ans, les enfants sont cruels, l'église est un gang et le feu ça brûle. Et puis, je trouve assez étonnant que la première partie, la plus équilibrée, et la plus juste à mon avis, soit aussi la plus férocement drôle. Ensuite, le film dérape un peu vers la caricature lourdaude, et c'est du coup beaucoup moins drôle... Sinon Harrelson est formidable, Rockwell s'en sort très bien malgré un rôle écrit à la truelle à caca et Frances McDormand, fait une Mordred fabuleuse. Mais le meilleur perso reste la daronne qui squatte son canapus, un prequel spin-off, je dis oui.