Tiré d'un bouquin d'Elmore Leonard, "3h10 pour Yuma" détonne au milieu de la production de l'époque, loin du technicolor et de l'image bien propre du cowboy à la John Wayne, Delmer Daves préférant pour son film un noir et blanc crépusculaire et délaissant l'action au profit d'un duel psychologique entre les excellents Glenn Ford et Van Heflin.

Tourné comme un quasi huis-clos et se déroulant dans une unité de temps réduite, "3h10 pour Yuma" parvient sans problème à retenir l'attention du spectateur malgré son manque flagrant d'action, grâce à un scénario extrêmement bien construit et à des personnages finement écrits, chacun n'étant jamais ce qu'il prétend être, le bandit impitoyable pouvant faire preuve d'honneur et de romantisme quand les représentants de la loi laissent apparaître leur lâcheté.

Superbement incarné par ses deux têtes d'affiche, "3h10 pour Yuma" est un de ses modestes classiques à ne surtout pas louper, réflexion désabusée sur le devoir et la responsabilité de chaque individu, interrogeant le spectateur sur sa propre notion de lâcheté et d'héroïsme.

Créée

le 5 mai 2013

Critique lue 1.5K fois

28 j'aime

2 commentaires

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

28
2

D'autres avis sur 3h10 pour Yuma

3h10 pour Yuma
Pruneau
8

La fête de Yuma

Un western qui louche du côté du film noir (Kalian, avoue que ça t'excite mon cochon). On y retrouve l'atmosphère tendue des films policiers : noir et blanc efficace, sueur sur les corps, guerre...

le 14 mai 2011

46 j'aime

9

3h10 pour Yuma
Ugly
9

Quand le western se veut psychologique et sociologique

C'est certainement l'un des meilleurs westerns de Delmer Daves avec la Flèche brisée et la Dernière caravane. Western mais aussi huis-clos psychologique où l'on retrouve toute la sensibilité de son...

Par

le 15 août 2016

31 j'aime

29

3h10 pour Yuma
Sergent_Pepper
8

L’escorte raide

Il suffit souvent de désactiver des lieux communs pour revitaliser un genre : le début de 3h10 pour Yuma en témoigne. Le protagoniste se retrouve en effet relégué au statut de spectateur passif d’un...

le 7 janv. 2018

30 j'aime

3

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

208 j'aime

20