Là est la force du cinéma indépendant. Celle d'un réalisateur à la carrière déjà largement confirmée, qui nous prouve une fois de plus son talent avec un énième film, le dernier sorti en date. 4h44 Dernier jour sur Terre, un titre qui a déjà de quoi faire naître une sorte de fascination pour tout intéressé. Un film qui, on le sait à l'avance, n'attirera qu'une petite fraction de personnes, mais qui, en aucun cas, ne laissera indifférent. Un film atypique, qui peut plaire ou non, très peu commercialisé dans notre hexagone.

Abel Ferrara nous livre donc sa propre vision de la fin du monde, à 4h44 précise. Il est indéniable que l'aspect Science-Fiction n'est pas le but de ce film. Le réalisateur a sa propre manière, et on s'en doute bien. Car cette fin du monde est dépeinte à travers le regard d'un couple lambda, au questionnement existentiel et à l’expressionnisme confirmé, incarné par Willem Dafoe et Shanyn Leigh. Deux personnes qui, de par leur simple talent, comblent largement les enjeux propres au film. Car on l'aura compris, l'idée de Ferrara est que l'Homme est un loup pour l'Homme ; il est le seul responsable de sa propre destruction et de celle de son monde. Cela nous est montré notamment par les médias, symboliquement le troisième personnage du film.

Si deux personnes font l'affaire, un seul lieu le fera aussi. Il s'agit bien d'une sorte de huit-clos, dans l'appartement des deux protagonistes, orné de peintures et de bibelots. Le décor est parfait, les plans sont propres. Chaque prise est lente et contemplative. Elle laisse une liberté totale aux acteurs et nous permet de savourer la richesse de leur personnage dans les meilleures conditions possibles. Le tout avec une bande originale rock mais discrète dans son ensemble, qui peut exploser à tout moment.

4h44 est un film intimiste, minimaliste et d'une richesse étonnante. Abel Ferrara nous dépeint une fin du monde d'un réalisme ahurissant avec une oeuvre anti-spectaculaire forte d'une grande sérénité. La sobriété que dégage le film rend chaque instant un peu plus précieux. La fin du monde est un instant unique, c'est le temps des révélations, des aveux, des derniers moments de tendresse, des remord et des peurs...

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le 12 mai 2014

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langpier

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