Troisième long pour Nicholas Stoller, et nouvelle collaboration avec Jason Segel acteur et scénariste : étude des bases d’un couple et de ce qui le tient. Avec plus ou moins de réussite. Encore une fois, le jeune réalisateur livre un film plutôt moyen, passe à côté de son sujet en ne se concentrant que sur les effets comiques. Encore une fois le scénariste comédien reste dans sa zone de confort et refuse de se mettre en danger.


Après une splendide ouverture et une très belle demande en mariage, la vie déjoue les plans du jeune couple que forme Violet et Tom. Elle obtient un poste de recherche à l’université du Michigan et il lâche alors un avenir prometteur dans les grands restaurants de San Francisco pour la suivre et se retrouver à préparer des sandwichs dans un boui-boui local.


Encore une fois



le film manque de rythme et de conviction,



autant dans le jeu des comédiens principaux que dans le découpage. Bien qu’Emily Blunt livre une agréable prestation, encore une fois, ce sont les seconds rôles qui apportent le peps et le plaisir, notamment Chris Pratt et Rhys Ifans. Grosse erreur de casting d’ailleurs : à mon sens, Chris Pratt aurait dû hériter du rôle principal quand Jason Segel aurait pu se contenter de ce second rôle, et faire alors quelque chose de différent plutôt que de continuer à nous servir son air désespéré sous des poils hirsutes.


Les conflits ne sont qu’à moitié gérés, et le manque de franchise dans le couple titre se retrouve autant dans l’écriture que dans la mise en scène. Le délitement de la passion et de l’amour dans la déception des attentes placées dans l’autre, ce qui devrait tenir le propos central du film, autour duquel s’articuleraient les effets comiques, se retrouve relégué au second plan, derrière les effets justement. Vouloir faire rire à tout prix comporte de nombreux risques, notamment celui de perdre son propos ; à trop vouloir en faire, le film se jalonne de trop d’aspects pathétiques. Comme le coup des dégénérescences de la comédie Apatow, humour pipi caca, jeux avec la nourriture, bref du très haut niveau…
Pour terminer sans surprise avec un happy end bien exagéré. Là où la fiction reste fiction.



Il n’y a aucun macaron idéal, alors on en prend un au hasard et
on le mange.




Troisième long et troisième déception :



Nicholas Stoller connait ses classiques mais n’apporte rien à la comédie. Aucune inventivité visuelle ni narrative. Le jeune réalisateur devient doucement tâcheron de l’industrie, sans ambition autre que celle d’empiler les blagues potaches, sans talent pour approfondir le propos de ses essais, convaincu lui-même par cette maxime approximative. L’homme se contente de manger, sans passion.
Et le spectateur reste sur sa faim.

Créée

le 13 déc. 2016

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