6 Underground
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6 Underground

Film de Michael Bay (2019)

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6 Underground - film - 2019


150 millions de dollars de budget, voilà une somme qui attise la curiosité. Coupons tout net, si 5 underground cumule le budget de dizaines de bons films à petit budget ou la moitié de celui d’Endgame, s’il est réalisé par Michael Bay, ça n’en fait pas un bon pour autant. Vous avez sans doute possible sous les yeux une purge qui coûte un bras.


C’est bien simple, rien ne va. Absolument rien. Une fois passé le plaisir visuel des couleurs en Dolby Vision du début, sur les plans d’hélicoptère, les déserts, l’Asie, le Turgistan (pays inventé, prenant pour décors les palaces de Dubaï géographiquement situé, surement, entre la Chine et la Tunisie mais inspiré, on peut supposer, d’une province du Ve siècle du Pakistan d’aujourd’hui) et la grosse (grosse) scène d’action impliquant une impressionnante pluie de poteaux d’acier, il n’y a rien, pas même l’underboob de Mélanie Laurent, qui puisse trouver grâce aux yeux d’un spectateur possédant encore, au moins, quelques neurones connectés.


Génie es-tu là ?


Je ne doute pas que parmi les plus idiots d’entre vous, il y en aura pour prendre plaisir à ce machin décérébré. Mais soyons honnêtes, 4 underground ne vaut rien. Rien ne tient durant tout le film. À part ce propos politique fort qui est de s’adresser à tous les handicaps. Et c’est déjà pas mal.


Le scénario ne s’embarrasse pas du moindre souci d’authenticité ou de crédibilité. Un bon point pour les attardés. Et la forme suit à merveille. Le montage épileptique (+1) cher à Michael Bay trouve une nouvelle façon de mettre en avant les maladies dégénératives de notre époque. Chapeau au caméraman de continuer à bosser avec un Parkinson pareil. Et niveau colorimétrie, Bay a fait le choix de bosser avec des daltoniens. C’est beau la solidarité. Les différents plans d’une même scène s’enchaînent sans cohérence, à ce niveau ça confine au génie, on comprend rien, les couleurs se chevauchent sans queue ni tête, et quand la caméra se pose, c’est pour des scènes d’exposition inutiles ou des pubs grossières (Chopard, Alfa Romeo).


Spoiler : non


3 underground se déroule dans les décors de John Wick auxquels on a rajouté du jaune et un peu de vert flashy pour contrebalancer. Mais les chorégraphies, orchestrées par un paraplégique (+1) et mises en oeuvre par des acteurs atteints de calcification aiguë, sont aussi illisibles que les enchaînements musicaux sont foirés, probablement mixés part un sourd (+1). Les effets sonores dignes d’une série AB productions provoquent des malaises de gêne avec ces woosh, ziish et consorts quand la caméra passe rapidement d’un objet à un autre ou quand un personnage passe dans le champ. Les musiques sont posées n’importe comment, s’enchaînent moins bien qu’une playlist Spotify torchée par un amateur d’autotune et ne soulignent jamais l’action.


Bay pousse le soutien aux personnes en difficulté jusqu’aux illettrés en montrant en gros plan les doigts d’un vieux (qui ça, à quoi sert-il ? Personne ne semble le savoir, y compris dans le film et on s’en fiche) tapotant sur un clavier comme un enfant empoté et aux déficients visuels lorsqu’une piscine se transforme en tsunami et provoque la sensation que le bâtiment va tomber (la caméra filme tout de traviole pour souligner le propos de l’eau qui tue) au point que Mélanie Laurent le croit aussi et manque de chuter d’une centaine d’étages mais heureusement elle se rattrape avec une hyper classieuse pirouette au sol sans s’abîmer les doigts).


150 millions de dollars sont sur un bateau qui coule et tout le monde s’en fout


Enfin, pour ceux qui ont des soucis d’élocution, les trisomiques et autres victime de Gilles de la tourette, le jeu d’acteurs le plus minable de l’histoire mesdames et messieurs, pour vous en exclusivité. Souvent, un doublage français de mauvaise qualité donne l’impression que les acteurs se noient dans les drogues et l’alcool. Et bien là, pas besoin, miracle de la modernité, les dialogues semblent patauger dans la semoule, on bite rien. Les persos ne sont pas écrits du tout, tout le monde s’en branle, ils disent n’importe quoi, les répliques tombent à plat, on décèle derrière le bureau des scénaristes des troubles de l’attention et déficits de concentration.


Sur le fond, 2 underground nous explique que même s’il y a de gentils arabes, les vrais méchants le sont aussi (arabes), que dans une dictature, une seule (grande) antenne sert de relai pour la diffusion des chaînes nationales à travers tout le pays, qu’être une bombinette en robe jaune suffit pour avoir un rôle, même si tu ne sers strictement à rien pendant deux heures, que les Yamakasi sont à la mode quelque part dans le monde (et c’est beau) et qu’il est possible de passer deux heures à ne rien dire mais à le dire dans des teintes bleues, mauves, jaunes et vertes à vomir.


À la fin, on n’a toujours pas compris pourquoi ces quelques connards étaient si prompts à simuler leur mort tant ça les fait chier et n’a aucune incidence sur l’histoire. Donc on reste sur 2 underground, je crois que ça suffit, vous avez plus ou moins saisi le topo. Netflix devrait penser HBO des années 2000 plutôt que Direct8 des années 2010 si elle ne veut pas très mal finir.

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le 18 déc. 2019

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hillson

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