Avec 6 Underground, Michael Bay prouve qu'il a touché le fond mais qu'il creuse toujours... Vers quoi ? Lui seul le sait. Passons sur le scénario qui tiendrait sur un ticket de métro et qui recycle le patriotisme américain dans une forme presque inédite (ce qui est un peu une honte pour les scénaristes de Deadpool). Ne vous attendez pas à un quelconque rebondissement, à un retournement de situation ou à un twist de fin, le film de Michael est plutôt à l'image d'une locomotive dont le moteur se serait emballé et qui foncerait tout droit vers un précipice. Sur des rails, de manière linéaire, aucune surprise, on sait où on va... Vers de l'action, celle qui tâche et qui ne fait pas dans le détails.
A vrai dire, je n'étais pas surpris de ce postulat. Je ne m'attends plus à être surpris par un film de Michael Bay depuis longtemps et la bande-annonce avait annoncé la couleur. Ce qui m'avait fait lancer le film, c'était la présence de Ryan Reynolds. Et là, c'est la déception. Est-ce l'écriture des scénaristes de Deadpool ? Ryan recycle son jeu, une fois de plus. Entre son superhéros attitré, son passage dans le spin-off de Fast & Furious ou même Détective Pikachu, Ryan fait du Reynolds et inversement jusqu'à la parodie, débitant ses tirades en mode automatique, en oubliant de donner du rythme pour que les blagues fonctionnent. Dommage parce que jusqu'en 2016, il avait quand même donné dans plus de nuances...
Je ne parle pas du reste du cast, interchangeable au point d'être un peu pathétique (c'est bien Mélanie Laurent que je regarde, là).
Non, le plus important, c'est le montage du film. Rien que pour ça, il vaut le coup d'oeil : on a enfin un héritier du style si particulier qui caractérisait les films de Tony Scott. Et pour cause ! Si dans l'équipe, on retrouve bien sûr les monteurs des différents Transformers, on a aussi William Goldenberg, qui était monteur sur Domino. Mais si, le film qui a failli me rendre épileptique en 2005 ! Quelque part, j'étais content que ce pauvre bonhomme puisse à nouveau avoir les coudées franches pour s'amuser avec les images au point de défigurer un autre film. On arrive au stade où, si le scénario est pourtant très simple, le montage le rend compliqué à suivre. C'est une prouesse en soi et, si je doute que ça lui rapporte un Oscar, il aura quand même tout mon respect. Si maintenant, il pouvait prendre sa retraite...