À une certaine époque, un film de Michael Bay était un événement, mais depuis sa saga Transformers, précisément depuis le second volet, son nom était cantonné à de la lourde et grosse réalisation pour adolescents en manque d’effets numériques. Ce vendredi 13 décembre 2019 (jour de chance par excellence), marque le retour de Michael Bay dans le film d’action, un retour qu’on espère à la hauteur de sa gloire passée.
Notre Deadpool Ryan Reynolds, interprète un milliardaire traumatisé par une attaque sanglante d’un dictateur contre son propre pays. Alors qu’il réalisait son auto-promo de riche philanthrope bien-pensant, il se heurte à la dure réalité des atrocités du monde. Sa prise de conscience et sa fortune lui permettent avec son équipe à la Suicide Squad, de créer une force de frappe clandestine afin de rendre notre monde meilleur.
Syndrome Post-Endgame
Dans un monde cinématographique post-Avengers: Endgame, le manque de nouveaux supers-héros redresseurs de tords à la « Bruce Wayne / Tony Stark » commence à se faire sentir. Michael Bay et les scénaristes des Deadpool et des Zombieland, Rhett Reese et Paul Wernick, nous offrent sur un plateau d’argent un film d’action inventif et explosif. Quel bonheur de voir des explosions, des poursuites en voitures, des explosions, des scènes gores, des explosions, des scènes coquines et pour rendre le tout plus punchy … devinez quoi ? Des explosions !
Côté réalisation Michael Bay n’a de leçon à recevoir de personne, il devrait même en donner à bon nombre de réalisateurs d’aujourd’hui qui ne savent ni rythmer, ni monter leurs films. La scène d’introduction vous fait entrer dans le film aussi rapidement que celle d’Armaggedon, c’est à dire 90 secondes environ. Ensuite le style Bay s’impose avec presque aucun plan fixe, sa caméra est continuellement en mouvement et le dynamisme est hallucinant pendant toute la durée du spectacle ! Chose assez inhabituelle chez Bay, des scènes gores et même « olé olé » font leurs apparitions. Il semble que Netflix ait donné carte blanche au réalisateur. Du coup le film est déconseillé aux moins de 16 ans et pour être honnête, c’est bien mieux comme ça.
Des stigmates robotique ?
Le tortionnaire américain des plateaux, armé de son porte-voix à la ceinture, arrive à nous faire oublier les Décepticons et les Autobots, avec un déluge d’action spectaculaire, une histoire captivante et un travail visuel plus que parfait.
Certains regretterons que le scénario ne soit pas plus dense et l’histoire plus riche, mais comme ces contestataires bien-pensant ont sûrement été séduits par La jeune fille de l’eau de Shyamalan, ou encore par le méprisable Cosmopolis de Cronenberg, faut-t-il vraiment les écouter ?
L’histoire est en réalité aussi consistante qu’un Marvel ou un DC, avec comme bon point des acteurs à l’interprétation impeccable de bout en bout. La distribution est d’ailleurs assez internationale avec des Américains, une Portoricaine, un Anglais et notre Française Mélanie Laurent, bien plus crédible qu’une Marion Cottilard dans Dark Knight.
Le ton à la fois sérieux et humoristique de Ryan Reynolds en chef d’équipe permet une lisibilité assez étonnante au film. Ajoutez à cela une bande-son rythmée (merci d’avoir placé trois fois Muse). Et saupoudrez le tout avec de nombreux clins d’œil au septième Art, à destination de tout ceux qui sauront les voir (mention spéciale aux pigeons de la scène d’intro, qui vous feront hurler de rire). Vous obtenez alors un spectacle exemplaire de plus de deux heures, sans temps mort, avec une certaine subtilité de rythme plutôt novatrice.
Coup de force
Netflix, qui sait ravir les sériphiles, réussit son coup de force en offrant un film explosif de tout premier plan. Avec The Irishman et maintenant 6 Underground, la plate-forme au logo rouge montre à ses abonnés et à la concurrence que sa place de leader du streaming ne sera pas facile à détrôner.
Michael Bay est un amoureux du cinéma. Malheureusement, après cinq films Transformers, après un 13 Hours relativement moyen et un No Pain No Gain limite inintéressant, on avait fini par l’oublier. Pourtant le réalisateur de Pearl Harbor et de The Rock, démontre ici qu’il est toujours là ! Zack Snyder ou encore James Cameron ont un concurrent, qu’eux aussi, avaient fini par oublier au fil du temps. Ce retour à Bay au film d’action « avec acteurs » est un gros pavé explosif dans la mare, mais surtout un immense plaisir à partager.