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Le récit se déroule pendant le Covid, en temps de confinement, à Paris, dans un immeuble du XIe arrondissement. 8 rue de l’humanité s’intéresse grosso modo à une quinzaine de personnages, tous insupportables, enfants compris et brasse à la fois tous les stéréotypes possibles en clin d’œil à l’actualité mais aussi une sorte de best-of Dany Boon avec une enfilade de trucs vus et revus, chez lui ou ailleurs.


     Ainsi, Dany Boon incarne un dessinateur ayant la particularité d’être… hypocondriaque ! C’est original, ça. Ainsi, Yvan Attal incarne un biologiste, grimé en simili Docteur Raoult. On se poile, c’est fabuleux. Quant à François Damiens, il joue un gérant de boutiques de cigarettes électroniques qu’on retient surtout comme étant le super connard du quartier. Incroyable, ça aussi, non ?


     Au pif, maintenant : On aperçoit trois fois le JT avec Macron qui rappelle qu’on est en GUERRE. Ça nous manquait, ça.  Il y a des gags sur les tiges de tests PCR, sur le gel hydroalcoolique, sur les masques et les clusters. Ça nous change, c’est sympa. Il y a le petit garçon de François Damiens qui est amoureux de la fille de Dany Boon, mais elle ne le voit pas car il est aussi débile que son père, mais finalement ils vont s’aimer, car en fait il est sensible, comme son père. L’enfer. Il y a un couple, au dernier étage, lui c’est un coach sportif, elle une chanteuse (genre truc merdique façon Camille Lellouche), et ils se tirent la bourre pour voir qui fera le plus de vues sur Insta. Trop rigolo. Il y a une gérante de restaurant qui tire la gueule car son commerce est fermé : Liliane Rovère dans un rôle dans la continuité de celui qu’elle arbore dans la série Dix pour cent. Il y a tout un gag sur une voisine que tous soupçonnent de violer le confinement pour des trucs louches, car elle sort la nuit – donc ils vont la dénoncer aux flics – mais nous on sait d’emblée qu’elle est infirmière. C’est super marrant.


     Bref, je peux continuer des heures. Dites-vous que c’est un mélange de Nos chers voisins et Scènes de ménage, sous Covid avec des vannes qu’on connait déjà car on se les coltinait nous aussi pendant le confinement. Avec des relents de l’intégralité de la filmo de Boon, qui est incapable d’inventer quoi que ce soit. Et le pire, c’est que le film reprend une blague de Problemos, le fameux Pain-de-mie. Si Boon pioche chez Judor, putain on n’est mal barré. D’ailleurs, la scène est consternante, évidemment.


     Le film se revendique aussi de la mixité, puisqu’il affiche clairement un concierge espagnol, une infirmière arabe et une flic noire, mais ce ne sont pas vraiment des personnages, finalement, bref ça confirme que son ambition est démesurément bourgeoise et de droite. Et puis tout se finira non pas bien – car quelqu’un meurt – mais dans la réconciliation générale – alors qu’ils se détestent TOUS au début – autour d’un barbecue et d’une fête des voisins dans la cour de l’immeuble. C’est une période où les couples se sont détruits, mais non chez Boon, ils se retrouvent. Et si ces personnages sont tous insupportables, le film finit par vouloir te les faire aimer, un peu à l’image de ces bourgeois qui applaudissaient à leurs fenêtres en étant persuadés d’avoir prêté main forte au corps médical. Un étalage du « Vivre ensemble » et de bons sentiments démagogiques (ce final à coups de pancartes, purée) à gerber. Pire que le Covid. Deux heures de merde en barre.

JanosValuska
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le 9 janv. 2022

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