J’avoue qu’ils sont rares les films qui, aujourd’hui, savent me mettre dans une posture nouvelle, devant lesquels j’ai l’impression d’être confronté à une histoire inédite. Avec "8th Wonderland" et son postulat de réseau social qui se transforme en lobby virtuel et clandestin, j’ai été servi ! Malgré tout, même si le scénario reste très stimulant tout du long, quel malheur que la puissance d’immersion du film soit totalement sabordée par une mise en scène calamiteuse ! Dommage, car toutes les tentatives audacieuses tombent souvent à l’eau. L’idée d’un film polyglotte était judicieuse, à condition qu’Amanda Lear ne joue pas les présentatrices italiennes et Nikos Aliagas les journalistes grecs (...et là je tiens à le préciser, ceci n’est pas une blague.) A dire vrai, tout le casting est à revoir : on sent que la petite production n’avait pas les moyens de se payer de vrais acteurs internationaux et qu’elle s’est du coup rabattue sur les quelques uns qui savaient parler étranger sans trop d’accent (c’est moi où j’ai vu un sosie de Moundir un moment ? ...A moins que ce soit vraiment lui : plus rien ne m’étonnerait avec ce film...). Or, étant donné que le film se fait très bavard (les moments sans paroles se comptent en secondes) la rigidité des dialogues et quelques raisonnements parfois sommaires rendent assez vite le spectacle rigide et assez barbant. Dommage donc, car ce qui aurait pu être un petit film absolument brillant et appelé à devenir culte se limite finalement à la simple curiosité juste sympathique. Mais c’est déjà ça...