"Just trying to keep a positive attitude"

On sait que le passage derrière la caméra, quand on est habitué à être devant, n’est pas facile. Jonah Hill relève clairement le défi avec un premier essai plein de bonnes promesses.

Le scénario est construit comme un documentaire. En effet, on suit un personnage durant un temps donné : Stevie. On va le voir découvrir l’amitié, les soirées et d’autres plaisirs. Je m’attendais à quelque chose de nostalgique mais Hill est anthropologique dans sa démarche et ça m’a agréablement surpris.

Le format 16mm qui donne ce côté vintage à l’image et nous plonge au cœur de cet été, même visuellement et j’ai beaucoup aimé ce parti pris. Hill utilise également une mise en scène sobre, très terre à terre, notamment pour appuyer une proximité avec ses personnages. Tout ceci est bien évidemment au service de cette anthropologie que j’évoquais plus haut.

Le casting est très bien dirigé, très crédible, ce qui était important pour ce genre de film, la moindre fausse note pouvant venir casser le rythme. Au milieu des amateurs, on retrouve également Katherine Waterston, que j’aime beaucoup et Lucas Hedges qui pour une fois m’a convaincu. Enorme coup de cœur pour Sunny Suljic, qui joue Stevie, que l’on a déjà aperçu dans Mise à mort du cerf sacré du réalisateur Yórgos Lánthimos.

L’élément qui m’a énormément plu c’est l’utilisation très restreinte de musique, qui aboutit à une scène sans le moindre son qui est quelque chose que j’apprécie beaucoup en regardant un film. Néanmoins, le peu de fois où l’on écoute de la musique, Hill s’évertue encore à nous plonger dans cette période qu’il passe au crible.

Mid 90’s est un film où Jonah Hill est à contre-pied de ce que l’on aurait pu attendre, pour un très bon résultat.