“Le “Stand by Me” des années grunge !”

Jonah Hill, le trublion des films de Jude Apatow (“40 toujours puceau”, “En cloque mode d’emploi”) et partenaire de Leonardo DiCaprio dans “Le Loup de Wall Street” de Martin Scorsese, endosse la double casquette de scénariste et réalisateur pour les besoins de “Mid90s” ou “90’s”. Durant l’été 1995, le jeune Stevie (Sunny Suljic), s’ennuie entre une mère célibataire (Katherine Waterson “Alien Covenant”), souvent absente et un frère aîné psychotique qui n’hésite pas à le martyriser dès que l’occasion se présente. Désoeuvré, livré à lui-même, Stevie va alors se lier d’amitié avec une bande de jeunes skateurs. Durant ces semaines de canicule, la chrysalide de l’enfance va se fissurer. Au contact de ses nouveaux amis adeptes de la “cool attitude” (du moins en apparences), Stevie va entamer une transformation faite d’expériences nouvelles comme la drogue, l’alcool et les filles. En arpentant l’asphalte brûlant de la Cité des Anges, un vent de liberté souffle pour ce jeune garçon persuadé d’avoir enfin trouvé sa place. Interprété par un casting d’excellents jeunes comédiens quasi-inconnus et étriqué dans un format 4/3, le premier effort de Jonah Hill a la patine d’un documentaire sociétal (le Los Angeles des laissés-pour-compte en est la preuve.). La caméra à hauteur de son jeune héros, Jonah Hill filme avec justesse le parcours initiatique de Stevie, à travers les rites de passage entre l’enfance et l’adolescence au cœur d’un été californien, accompagné par la musique des “Pixies” ou de “Nirvana”. Une première oeuvre tout en finesse !