En panne d'inspiration au final
C’est plutôt difficile d’avoir un avis tranché sur ce film globalement sympathique. Seulement voilà, il est l’adaptation du roman satire de Beigbeider qui même s’il est aussi contestable, n’en demeure pas moins brillant. La première chose venant à l’esprit, est déjà que le film édulcore, voire trahit, le message de l’auteur. Kounen fait d’Octave un irresponsable notoire, provoquant même de l’empathie, alors que dans le livre, il ressort comme plus néfaste, plus machiavélique et surtout lucide malgré les apparences… La plume de Beigbeider est trempée dans l’acide, pas seulement dans l’acid. C’est une adaptation, donc un choix subjectif ; l’éternel débat qui se pose quand un livre est porté à l’écran. En s’attachant au film, et rien qu’à cela, on ne peut que se réjouir. Le traitement des images, la mise en scène, la direction d’acteur, la musique, le montage… Tout s’organise pour recréer cet univers aussi perfide et superficiel qu’est celui de la pub. Le rythme speed imposé est hallucinant et les trouvailles ingénieuses multiples. Il y a autant à suivre les personnages qu’à découvrir les fonds de décor. L’œil n’est jamais au repos et toujours soumis à une pression fascinante. Dujardin obtient ici un vrai statut d’acteur et Jocelyn Quivrin nous emballe de son insolent talent. Et puis arrive le traitement réservé à la fin, sur laquelle il faudrait s’étendre mais c’est impossible sans tout dévoiler. Et d’un coup, tout s’effondre. Elle en vient presque à plomber un film qui aurait pu judicieusement mettre entre paranthéses le livre. C’est regrettable. Toutefois, elle ne fait pas oublier la plaisir procuré jusque-là.