Grand prix du festival du cinéma américain de Deauville en 2015, 99 Homes frappe fort et juste, sept ans après la crise des surprimes aux Etats-Unis. Ramin Bahrani dépeint une course à l’argent emplie de colère, qui s’accentue jusqu’à la rupture, et nous donne des armes bien vaines contre un capitalisme tout-puissant. Un grand film politique et irascible, à (re)découvrir dès maintenant sur Netflix.


Etats-Unis, Floride. Le décor est paradisiaque, les maisons s’enchaînent avec leur gazon parfaitement tondu et leur piscine bleutées. Et pourtant derrière les façades se jouent des drames qui brisent ces vies familiales à l’apparence parfaite. En 2008, la crise des subprimes frappe violemment les Etats-Unis, et plonge dans la misère de nombreuses familles : Dennis Nash (Andrew Garfield, le héros du récent Under the Silver Lake), père de famille célibataire vivant avec son fils et sa mère, se retrouve ainsi du jour au lendemain sans maison, contraint de tout laisser sur le trottoir. Celui qui le met dehors, c’est Rick Carver (Michael Shannon), un agent immobilier biberonné au capitalisme dénué d’empathie et de paroles réconfortantes.


Ramin Bahrani plonge sa caméra dans les situations précaires, sans jamais porter de jugement hâtif et déconstruit ; ne penchant ni d’un côté ni de l’autre, le scénario prend toujours le recul nécessaire à cette dure réalité.


Suite de la critique sur JustFocus

Pauyang
8
Écrit par

Créée

le 23 nov. 2020

Critique lue 60 fois

Pauyang

Écrit par

Critique lue 60 fois

D'autres avis sur 99 Homes

99 Homes
xGh0st
8

"Les banques ont été voraces ?"

Vu à l'occasion d'une projection privée à Paris, 99 Homes n'était pas un film que j'attendais particulièrement cette année. Le casting et la bande annonce m'avaient intrigué, mais l'attente n'était...

le 19 févr. 2016

18 j'aime

4

99 Homes
evouyy
8

"Is that worth it ?"

J'ai pris une vraie baffe hier lors de la Cinexpérience #19. Dès les premières secondes, le ton est donné, violemment. La musique (un gros coup de cœur sur la bande son) résonne, les basses sont...

le 8 mars 2016

15 j'aime

8

99 Homes
EricDebarnot
6

99 personnes sur 100

"99 Homes" commence formidablement bien, et s'annonce comme une claque incroyable : description tendue et intense du programme d'éviction des mauvais payeurs de leur maison suite à la crise des...

le 7 avr. 2016

10 j'aime

2

Du même critique

99 Homes
Pauyang
8

Capitalisme tout-puissant

Grand prix du festival du cinéma américain de Deauville en 2015, 99 Homes frappe fort et juste, sept ans après la crise des surprimes aux Etats-Unis. Ramin Bahrani dépeint une course à l’argent...

le 23 nov. 2020

Aucun homme ni dieu
Pauyang
6

La vengeance se déguste glaciale

L’homme est un loup pour l’homme ; Hold The Dark (Aucun homme ni dieu en version française) est peut-être la plus fidèle adaptation de cette simple phrase. Le dernier film de Jeremy Saulnier, produit...

le 23 nov. 2020

Hannibal
Pauyang
6

La suite mal aimée

Suite mal aimée du très célèbre Silence des Agneaux, Hannibal est peu à peu tombé dans les oubliettes de la série des Hannibal Lecter ; pourtant derrière la figure du célèbre professeur cannibale se...

le 23 nov. 2020