Tous les fantasmes sont-ils réalisables ? Telle pourrait être la problématique de cette romance passionnelle réunissant deux des plus grandes stars du cinéma américain des années 80 : l'irrésistible Mickey Rourke et la plantureuse Kim Basinger. Adrian Lyne livre une oeuvre intimiste en reprenant toute une esthétique glamour de la mode eighties, se concentrant avec pondération sur la relation unissant John à Elizabeth... relation charnelle et fusionnelle dont la durée se trouvera laconiquement énoncée dans le titre de son film aujourd'hui devenu culte !
Le scénario rappelle à bien des égards celui du sulfureux Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci, notamment par l'entremise du personnage de John incarné avec magnétisme par Mickey Rourke : son anonymat quasiment intégral et sa sexualité décomplexée tournant progressivement à un sado-masochisme en demi-teinte évoque la cruauté que Marlon Brando employait sur Maria Schneider, de façon néanmoins plus mesurée. Tout en demeurant efficace, prenant et même assez émouvant ce 9 semaines 1/2 cultive une forme chic et sagement développée par Lyne et le photographe Peter Biziou, s'avérant un tantinet lisse voire propret dans sa globalité.
L'ensemble demeure pour le moins réussi, avec en point d'orgue la célèbre scène du strip-tease de Kim Basinger sur l'incontournable You Can Leave your Hat on de Joe Cocker. Un bon film, supérieur au non moins réputé Flashdance du même réalisateur. Vraiment bon.