C'était la première fois hier que j'allais voir un film de Maïwenn, réalisatrice reconnue en France, après notamment deux succès que je dois absolument rattraper : Mon roi (2015) et Polisse (2011).


Avec ADN, Maïwenn nous propose une réalisation intimiste abordant le deuil, la recherche de ses propres racines (donc de son identité), mais parlant surtout des relations familiales.
En s'appuyant sur une scène d'introduction manquant cruellement de naturel qui introduit une réalisation lente et plutôt monotone, la réalisatrice (devant et derrière la caméra), décide de ne pas développer ses personnages et de se concentrer... sur son histoire. Si c'est tout à son honneur de vouloir être sur tous les plans, la répétition de certaines situations où cette dernière abuse du pathos engendre un caractère redondant, qui fait que le film reste à la surface.
À vouloir trop bien faire, on fini par en faire trop... Fanny Ardant force son jeu (sans vraiment s'en cacher), Marine Vacth n'apporte que trop peu de choses (à si, encore un peu plus de pathos), Dylan Robert est enfermé dans un personnage plutôt cliché et Maïwenn abuse de sa propre mise en scène, et même si cette dernière ne tombe jamais dans le narcissisme, on sent que l'égo à quand même une grande place dans son film.
Film qui est d'ailleurs sauvé par ses seconds rôles, d'un Louis Garrel rayonnant à un Alain Françon qui impressionne par la justesse de son jeu (il devient particulièrement antiphatique).
Si Maîwenn choisit d'utiliser l'absurde, d'une scène d'enterrement à un test ADN, on ne peut pas enlever à son film son côté informatif nécessaire, sur le massacre des Algériens au Pont de Neuilly en 1961 (entre autre), et cette piqure de rappel renforce la beauté du message qu'elle souhaite diffuser, à travers des images d'archives et une scène finale merveilleuse.


ADN, en demi teinte donc...

Baptiste-Gouin
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le 6 oct. 2020

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Baptiste Gouin

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