La recette d’une production The Asylum est souvent la même : un budget au rabais, des « stars » has been, des idées pompées à droite à gauche souvent dans les blockbusters US de ces dernières années, un tournage de quelques jours, et on emballe un film vite fait pour essayer d’engranger le maximum de pognon. AE : Apocalypse Earth ne déroge pas à la règle et c’est donc avec ces ingrédients en tête qu’on se lance avec beaucoup de courage dans cette énième production SF de leur cru en espérant tomber sur un petit nanar sympathique.

L’art de passer inaperçu…

Ici, c’est deux acteurs de séries TV qu’on retrouve en tête d’affiche. Tout d’abord, Richard Grieco que les plus anciens connaissent de la mythique série 21 Jump Street et qui est ici celui qui s’en sort sans doute le mieux. D’un autre coté, Adrian Paul que le grand public connait pour avoir interprété de nombreuses saisons durant le Duncan MacLeod de la série Highlander, un Adrian Paul dont le jeu d’acteur est tout simplement une catastrophe et qu’on ne sent à aucun moment impliqué dans ce qu’il fait. En même temps, on le comprend un petit peu… Son jeu monolithique à toute épreuve est assez saisissant à voir, mais il arrive malgré tout à emballer de la poulette… C’est beau le cinéma. Autour d’eux, du second rôle tout ce qu’il y a de plus basique dans ce genre de production, parfois à la limite de l’amateurisme tant on arrive parfois à déceler un petit rictus lors de certaines scènes.
Il faut les voir s’envoyer des blagues vaseuses que je qualifierais de « à la con » dont un magnifique : « (Montrant son couteau) Il est plus grand que le tien ». Réponse de Adrian Paul « Ce n’est pas ce que ta mère m’a dit ». A là là, les joies des blagounettes portées sur l’entrejambe masculine alors qu’on est paumé sur une planète déserte remplie de créatures invisibles qui tuent tout ce qui bouge…

Adrian, c’est de l’autre côté le décolleté de la demoiselle !

Parce que oui, les ennemis sont invisibles, ou tout du moins de vagues formes humanoïdes transparentes parce que vous comprenez, comme ça on ne s’emmerde pas avec les SFX. Pourtant au début, les effets spéciaux de destruction de ville futuriste ne sont pas trop mal fichues avec des explosions plus réalistes qu’à l’accoutumée. On a même droit à une courte scène spatiale pas trop moche. Et puis d’un coup, comme si tout le budget était passé là dedans, le SFX made in The Asylum bien moche fait son apparition. Tout de suite, on se sent rassuré et en terrain connu.
Du coup, pour économiser, le reste du film va se passer quasi exclusivement dans la jungle et dans des grottes, c’est naturel et ça ne coute pas cher. Au moins, on a droit à quelques beaux paysages, c’est déjà ça de gagné et quand on voit la qualité globale du film, on se dit que c’est pas du luxe.

On se crashe bien entendu sur une planète avec une atmosphère respirable…

Comme toujours, on ne s’emmerde pas avec les invraisemblances et les facilité scénaristiques, on n’est pas là pour pondre un chef d’oeuvre. Bien entendu, ils se crashent sur une planète qui comme par hasard possède une atmosphère tout à fait respirable, avec des aborigènes à apparence humaine… Comme par hasard, une de ces aborigènes sait parler anglais car elle a entendu déjà des gens parler anglais et donc elle a pu apprendre toute seule comme une grande. Et comme ça ne suffisait pas , c’est bien sûr une grosse bombasse armée d’un 90D et d’un maquillage intégral façon US army mais en mode waterproof.
C’est vraiment parfois du grand nawak à commencer par ça. La pépète tombe à l’eau, et lorsqu’elle en sort, son maquillage au visage s’est un peu estompé, nous permettant d’apercevoir qu’en dessous il y a une peau rose tout à fait classique. Plan suivant, il est comme par enchantement à nouveau là. C’est magique je vous dit ! Ce genre de petits plans nanar est assez rare mais il y en a pourtant quelques uns disséminés ci et là. Citons par exemple cette glissage de Adrian Paul sous le dinosaure pour lui ouvrir le ventre (blessure qui s’est déplacé d’un plan à l’autre par ailleurs), des acteurs réellement perdus à se battre contre du vide (les ennemis étant invisibles je vous rappelle), ou encore un dialogue final hilarant dans la théorie qu’ils avancent pour essayer d’expliquer le scénario du film.

Un plan bien fumeux comme seuls les américains savent les faire.

Malheureusement, ces passages out of this world qu’on espère voir dans ce genre de production sont bien trop peu nombreux pour faire passer le film dans la catégorie des nanars. Au final, AE : Apocalypse Earth, sans tomber dans le navet de compétition, ne retiendra pas beaucoup l’attention de l’amateur de mauvais films sympathiques. Du coup, il faut avouer qu’entre ces scènes, on se fait un peu chier et en général, ce n’est pas très bon signe.

Note : 1/10
Note nanar : 3.5/10
cherycok
2
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le 8 sept. 2013

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cherycok

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