Je ne comprends pas bien le titre tel que traduit en anglais, qui laisserait à penser que la tranche de vie de Kim à laquelle on assiste offre des nuances de gris. Or tout est noir, tout n'est que solitude et violence, et quand la beauté s'entrevoit, il est déjà trop tard. la traduction littérale, renvoyant à la Dolce Vita de Fellini, permet au moins de donner un peu de matière à la trajectoire solitaire du personnage principal. La référence est d'ailleurs assumée visuellement dans le dernier acte.
Car le scenario est vraiment problématique notamment dans le retournement de Kim Sun-Woo, malfrat soudainement touché par la grâce d'une femme et de la musique (joli boulot de Yuhki Kuramoto, au passage). Par ailleurs, au-delà de s'emparer d'un sujet assez éculé, Kim Jee-Woon ne parvient pas à transcender le genre en lui insufflant un traitement ou des thématiques originales. Le propos est assez creux, de même que ses personnages, et on assiste comme souvent à une rédemption en forme d'épopée vengeresse et suicidaire.
Il reste sur la forme suffisamment à se mettre sous la dent, et on pardonne un peu les outrances in your face des scènes de baston et des gunfights par de beaux moments de bravoure notamment dans la composition des cadres et le portrait de cette Corée nocturne et implacable. Mention spéciale pour la scène du montage de flingues, sur un fil entre tension et humour. C'était casse gueule mais ça fonctionne bien.
Plaisant, généreux, mais pas réellement marquant, cela reste un bon film pour les amateurs du genre.