Dès les premières minutes, on comprend tout de suite à quelle sauce cet "ACAB" compte nous manger. Univers de film social mais monté comme un film qui veut se donner un genre avec un montage très nerveux, une photographie qui part dans les extrêmes, et surtout un ton "bad boy" du type « c'est pas un film pour les lopettes ». C’est bien simple : je déteste ça. Le regard social se limite au simple constat misérabiliste, le montage et la photographie ne sont que des cache-misères concernant le manque de démarche artistique de la réalisation et le côté "bad boy" n'est là que pour combler le manque d'écriture de chacun des personnages. Avoir des acteurs à gueule ne suffit pas, encore faut-il être capable de les faire évoluer au sein de leur univers. C'est dommage, mais "ACAB" avait pour moi un sujet intéressant et quelques scènes d'émeutes qui laissaient suggérer une plongée vertigineuse dans un univers assez original. Mais bon, au final, à tout vouloir mettre à plat, sans relief, le film passe à mon sens à côté de tout. Bref, "ACAB" est pour moi un nouveau film qui manque d'intérêt parce qu'il manque d'audace. Navrant.